A l'heure où les États-Unis vont publier leurs chiffres mensuels d'emplois que les prévisionnistes attendent en forte hausse, l'Organisation Internationale du travail publie son rapport biennal sur les salaires dans le monde. Un rapport qui met en lumière l'impact de la crise mais également une révolution structurelle du travail.
Publication du rapport de l’Organisation Internationale du Travail.
Et c’est un rapport qui en dit long sur la mutation profonde de l’économie mondiale. Les salaires moyens dans les pays développés n’augmentent plus depuis quelques années. Une progression nulle ou presque depuis 2007, voire une baisse pour des pays comme l’Italie, la Grande Bretagne ou le Japon. Cette étude va relancer le débat sur les inégalités de revenus et sur la répartition des profits des entreprises entre les salaires et les dividendes.
On imagine que la crise de 2008 est la cause de cette stagnation mais ça c’est l’explication conjoncturelle.
Ce qui rend le sujet passionnant, c’est que ce surplace des salaires vient de causes structurelles comme la globalisation ou encore la révolution technologique. La crise de 2008 est finalement un écran de fumée qui cache une lame de fond : le recul du travail humain et donc des pressions déflationnistes sur les rémunérations. On n’est pas encore tout à fait dans un monde totalement sans travail comme l’anticipe le patron de Google mais la tendance est lourde.
Et pourtant le chômage recule dans de nombreux pays développés.
On le vérifiera probablement encore aujourd’hui avec un taux de chômage Américain autour des 5.8%. Mais là encore c’est un des paradoxes de l’après-crise. Le chômage recule dans des pays où la flexibilité des salaires est totale ou presque. Oui, il y a plus de jobs dans des pays comme les Etats-Unis, l’Angleterre et même l’Allemagne mais ce sont souvent des jobs à temps partiel ou des jobs à rémunérations extrêmement basses. L’Organisation Internationale du Travail met en lumière le challenge des années à venir : la place du travail dans les années à venir et donc sa rémunération…