L’euro s’envole face au dollar, et repasse largement au dessus du seuil des 1,25$, 1,2528$. La monnaie unique est soutenue par deux éléments : D’abord, les derniers indicateurs économiques publiés sur la zone euro qui remontent un peu la pente, et d’autre part, l’hostilité affichée de la banque centrale allemande quant à la mise en place d’un programme d’assouplissement quantitatif.
En zone euro d’abord, l'activité du secteur privé a vu sa croissance légèrement s'accélérer en décembre, à en croire l’indice PMI composite de la zone euro qui a progressé à 51,7 en décembre, un point haut en deux mois. Autre motif de satisfaction, les perspectives économiques des analystes financiers et des investisseurs institutionnels en Allemagne qui se sont nettement améliorées en décembre par rapport au mois précédent.
Selon l'institut de conjoncture allemand ZEW, l'indicateur économique avancé ZEW s’est envolé en décembre pour atteindre 34,9 points en décembre, contre seulement 11,5 en novembre. Ce chiffre est largement supérieur aux attentes des analystes qui tablaient sur un indicateur à 18 pour le mois de décembre. L’euro perd 0,54%, à 147,80 yens.
Le second catalyseur qui fait grimper l’euro au dessus des 1,25$ est la déclaration du président de la Bundesbank, Jens Weidmann qui doute de l’utilité des achats d'obligations d'Etat à grande échelle de la part de la BCE. Il a notamment mis en doute l'efficacité d'une telle mesure et souligné qu'elle pourrait avoir des effets indésirables sur les marchés financiers et saper la motivation des gouvernements pour mener les réformes dont leur économie a besoin.
Car pour le patron de la « Buba », l’orthodoxe banque centrale allemande, si une politique d'assouplissement quantitatif était lancée par la BCE, les gouvernements des Etats membres seraient moins incités à réduire leur déficit public et à réformer leur économie, a prévenu Jens Weidmann.
Par ailleurs, "une politique monétaire encore plus expansionniste pourrait encourager des excès sur les marchés financiers" compte tenu du niveau déjà faible des taux d'intérêt et des primes de risque, a affirmé Jens Weidmann.
Le responsable a en outre averti qu'un QE risquait de ne pas être aussi efficace dans la zone euro qu'aux Etats-Unis. Les ménages dans la zone euro détenant moins d'actifs financiers que les ménages américains, l'effet positif d'une hausse des prix des actifs serait moins sensible pour eux, a expliqué Jens Weidmann.
"Des programmes de QE tels que ceux conduits aux Etats-Unis, au Royaume-Uni ou au Japon, ne peuvent pas juste être transférés dans la zone euro", a-t-il affirmé.
Ces divisions éloignent la perspective de voir un QE se mettre en place rapidement en zone euro, ce qui renforce la monnaie unique, qui grimpe de 0,7% et renoue avec le seuil des 1,2530$.