J'ai une étrange impression depuis hier sur les marchés. J'ai l'impression d'être au milieu d'une communauté de hippies sous substances hallucinogènes qui répondraient à chaque mauvaise nouvelle par un "Cool!". C'est Woodstock version capitaliste. Tsipras, l'Ukraine, la Russie ? "Cool bro, tu fais tourner ?"...
HAUSSE DES BOURSES ET DE L'EURO
Il y a encore quelques mois, l’hypothèse d’une victoire écrasante de la gauche radicale en Grèce aurait provoqué un séisme sur les marchés. Et hier on a eu non seulement la Grèce, mais aussi la tension en Ukraine et pour couronner le tout la dégradation de la dette Russe au niveau junk, c’est-à-dire obligation pourrie. Mais rien n’a entamé l’euphorie des marchés.
L'EXPLICATION ?
Les marchés sont sous anesthésie générale ou plutôt sous dose massive d’euphorisant. Ils ne sentent plus aucune douleur et voient tout en rose grâce à la Banque Centrale Européen et son chef dealer Mario Draghi. Il suffisait pour s’en convaincre de voir les taux d’emprunt des Etats Européens à 10 ans. Encore des records incroyables hier : 0.35% pour l’Allemagne, la France largement en dessous des 0.60%, l’Italie à 1.45%, l’Espagne à 1.35%. On se croirait à Woodstock avec des traders qui ont abusé de substances hallucinogènes.
BONNE NOUVELLE ?
Oui. Il vaut mieux ça qu’un krach. Et l’avantage c’est qu’avec ces taux d’emprunt là on peut continuer à faire n’importe quoi sans être pénalisé. On peut même faire croire que la loi Macron est la révolution structurelle dont la France avait besoin pour libérer sa croissance grâce à des autocars qui vont pouvoir rouler 12 dimanches par an au lieu de 5, mais après autorisation obligatoire des maires. Draghi a supprimé la douleur mais tous les médecins vous diront que la douleur est utile, elle sert d’alarme ou de système d’avertissement. Nous n’avons plus d’alarme.