Après avoir cassé la barre psychologique des 1,08$, l’euro poursuit sa glissade et chute de 0,83%, à 1,0755$ plombé par le sommet de l'Eurogroupe qui a mis en lumière un regain de tensions entre la Grèce et l’Europe.
Le président de l’Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem a en effet rappelé que le gouvernement du premier ministre grec, Alexis Tsipras, doit mettre en œuvre les réformes nécessaires afin d'obtenir un supplément d'aide financière. Alors que la Grèce est censée recevoir de l’argent frais pour faire face à ses échéances, la Troïka (Commission européenne, Banque centrale européenne, Fonds monétaire international) a décidé de bloquer cette tranche d'aide tant que les négociations restent dans l’impasse.
Les négociations entre la Grèce et les experts de la Troïka devraient recommencer demain, tandis que la Banque centrale européenne (BCE) doit étudier cette semaine une nouvelle extension de ses prêts d'urgence (ELA) en faveur des banques grecques, après avoir annoncé qu’elle avait relevé le plafond de 500 millions d'euros pour le porter à 65 milliards d’euros lors de sa précédente réunion de politique monétaire.
A court terme, il est important pour Athènes de trouver un accord car le pays risque de se retrouver à court de liquidités à la fin du mois si l'impasse entre le gouvernement grec et ses bailleurs internationaux perdurait.
Ces tensions politiques pèsent sur la devise européenne qui chute également de 1,09% face au yen, à 130,22 yens.
Alors que l’euro fonce vers le seuil des 1,07$, au plus bas depuis 12 ans face au dollar, il est important de souligner qu’en parallèle, le rendement du bund allemand poursuivait lui aussi sa décrue. Le rendement sur les emprunts d’états allemand, offre désormais des rendements négatifs jusqu'à une maturité de sept ans.
Idem pour la France qui vient d’obtenir un délai de 2 ans pour ramener son déficit budgétaire sous la barre des 3% du PIB. Malgré le manque de sérieux budgétaire, le rendement offert par les obligations de maturité 1 mois à 5 ans est également négatif. Le rendement à 10 ans vient de tomber sous les 0,5%, un niveau jamais atteint.
En cause le programme de la BCE qui 'est engagée dans un programme d'assouplissement quantitatif de 1100 milliards d'euros, afin de doper le crédit et à donner un coup de pouce à l'inflation dans la zone euro. Au total, ce sont 60 milliards d'euros qui seront injectés dans l'économie chaque mois, et ce jusqu'en septembre 2016.