Le père Noël Vivendi
Vivendi sera donc plus généreux avec ses actionnaires et accepte de leur redistribuer 2,7 milliards d'euros supplémentaires, ce qui porte à 6,75 milliards d’euros le montant des dividendes distribués à ses actionnaires d’ici à 2017. Vivendi cotant aux alentours des 24 euros, le programme de rachat d'actions du même montant, au prix maximum de 20 euros par action, devrait logiquement être remisé au placard.
Au lieu de seulement un euro de dividende par action au titre des exercices 2014, 2015 et 2016, le groupe piloté par Vincent Bolloré versera en plus un dividende exceptionnel de 2 euros par action. Il interviendra en deux temps, fin 2015 et début 2016, une fois finalisées les cessions des participations résiduelles du groupe dans SFR et GVT.
Le fonds PSAM a réussi partiellement son coup. Celui d’une redistribution plus équitable des 15 milliards d’euros de trésorerie amassés par Vivendi au fil des cessions. Depuis juin 2012, le groupe français a cédé l'opérateur SFR, l'éditeur de jeux video Blizzard-Activision, ou encore l'opérateur Maroc Telecom.
Quelle stratégie pour Vivendi ?
La question du dividende appartenant au passé, reste à savoir quelle stratégie va adopter Vincent Bolloré pour Vivendi. Les récentes initiatives de l’homme d’affaires breton laissent à penser qu’il va poursuivre sa diversification vers les médias. Et pourquoi pas pour devenir le Bertelsmann français ? Pour rappel, Vincent Bolloré a fait son entrée au conseil de surveillance de Vivendi, en décembre 2012. Avec la cession des deux chaînes de télévision numérique terrestre qu'il détenait à Vivendi, il est devenu le premier actionnaire de Vivendi, à hauteur de 5% du capital. L’investissement se monte à 1 milliard d’euros. Petit à petit, l’industriel a grimpé les échelons, passant d’investisseur à dirigeant. A ce jour, il détient 12% du capital de Vivendi, une influence qui s’est accélérée sur les deux derniers mois.
Bolloré à la barre
Depuis 2013, le visage de Vivendi a ainsi radicalement changé. Bolloré est l’artisan d’un nouveau Vivendi plus recentré sur les médias. En début de semaine, le groupe Vivendi est entré en négociations exclusives portant sur l'acquisition de 80% du capital de Dailymotion pour un montant de 217 millions d'euros. Il entend faire de Dailymotion un acteur européen face au grand leader mondial YouTube. On le disait également intéressé par le groupe de télévision payante britannique Sky. Une cible de choix qui permettrait à Vivendi d’accroître la présence en Europe de sa filiale Canal+. Même si ce projet n’est qu’au stade de rumeurs, la stratégie de Vincent Bolloré pour Vivendi est bien huilée.
Certains se laissent ainsi à rêver que Vincent Bolloré pourra rééditer le coup Vallourec… L’homme d’affaires breton s’était saisi au début des années 2000 de 10% du capital de Vallourec. Un coup de maître avait-on dit à l’époque puisqu’avant de réduire sa participation jusqu'au début de l'année 2008, cette présence dans le capital de l’industrie lui avait rapporté environ 10 fois sa mise initiale, estimée à 160 millions d’euros… L’actionnaire de Vivendi peut et à juste titre accorder sa confiance les yeux fermés à Bolloré. La copieuse trésorerie amassée au fil des cessions lui servira de force de frappe pour de nouvelles acquisitions à l’image de Dailymotion.
Enfin, le nouveau Vivendi
Depuis trois ans, la physionomie de Vivendi a radicalement été changée avec le recentrage du conglomérat sur son pôle médias et ses activités en France… Cette nouvelle redistribution des cartes et l’arrivée de Bolloré dans le capital de Vivendi ont redonné un nouveau souffle à un titre qui souffrait d'une grosse décote par rapport à son actif net.
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