Je ne sais pas s'il faut sourire ou pleurer quand certains parlent d'austérité en France ou quand le gouvernement utilise le mot réforme pour qualifier ses mesurettes. Ils devraient faire un tour en Espagne. L'Espagne a subi une crise d'austérité dramatique et a mené une réforme profonde du travail pour relancer l'emploi. Les résultats sont là mais la route est encore longue.
L'ESPAGNE EMBAUCHE...
Publication des chiffres de l’emploi espagnol hier: C’est un cas intéressant l’Espagne. Surtout quand on met la situation économique du pays en perspective avec la nôtre. L’Espagne se redresse. C’est un fait. Elle affichera cette année une croissance de plus de 2.5%. Plus du double de notre croissance . Et hier on a appris que l’emploi avait progressé de 3% au premier trimestre. 500,000 personnes ont retrouvé du travail l’année dernière. Un vrai succès.
...MAIS LA ROUTE EST LONGUE
Le taux de chômage est toujours très élevé. Effrayant même. 23.8%. 23.8% ! Certes il baisse mais 23.8% c’est monstrueux. Et plus d’un jeune sur deux est au chômage. 5.4 millions d’Espagnols sont encore au chômage après deux ans de reprise économique. L’Espagne va mieux certes mais elle part d’une situation tellement dramatique que malgré les efforts spectaculaires qu’elle a faits, malgré l’austérité qu’elle a subie, malgré les réformes structurelles majeures qu’elle a entreprises, la route vers un retour à la normale est longue, très longue. Et l’opinion Publique Espagnole commence à se lasser de l’austérité et ne voit pas le bout du tunnel sur le chômage.
LA COLÈRE
Et elle ne va pas manquer de s’exprimer lors des prochaines élections. Nous entrons dans une période électorale en Espagne. Élections régionales le mois prochain et en Septembre et élections générales avant la fin d’année. On sait déjà d’après les sondages que le parti de centre droit de Rajoy va subir une lourde défaite aux régionales. Rajoy avait promis de créer un million d’emplois grâce à l’instauration de la flexibilité de l’emploi. Si la croissance s’accélère il peut encore réussir son pari mais rien ne prouve que le courage en politique, dont on manque cruellement en France, ne soit récompensé dans les urnes.