Malgré la perspective d’un Grexit, l'euro résiste. Il s’est même offert le luxe de progresser la veille, profitant de statistiques décevantes aux Etats-Unis pour se stabiliser autour des 1,1270$.
Malgré l'échec des négociations entre la Grèce et ses créanciers, qui alimente l’aversion au risque en renforçant la perspective d’un défaut de paiement d'Athènes, l’euro ne recule pas.
Depuis son point bas à 1,04$ lié au lancement du programme de rachat d'actifs de la BCE, l'euro s’est ressaisit face au dollar pour flirter avec le seuil des 1,13$ mais cède encore près de 7% depuis le début de l'année.
De l’autre côté de l’Atlantique, la perspective d’une remontée des taux d'intérêts aux Etats-Unis soutient la tendance haussière du dollar. Mais l’annonce d’un repli de la production industrielle fait craindre que le coup de frein de la croissance américaine survenu au premier trimestre se prolonge au deuxième trimestre. Or si l’économie est trop fragile, la normalisation de la politique monétaire de la Fed pourrait être décalée.
Au vu de la résistance de l’euro, les analystes ne semblent pas prendre au sérieux l’hypothèse d’une sortie de la Grèce de la zone euro, car si la Grèce devait faire défaut, et sortir de l ‘union monétaire, nul doute que l ‘incertitude qui en découlerait provoquerait des turbulences sur la devise européenne.
Pourtant, les discussions sont au point mort. Les négociations avec la Commission européenne pour tenter de trouver un compromis entre la Grèce et ses créanciers se sont soldées par un échec et l'exécutif européen a transmis le dossier à l'Eurogroupe.
Or, le ministre grec des Finances, Yanis Varoufakis, a d’ores et déjà annoncé qu’il ne prévoyait pas de soumettre de nouvelles propositions à ses homologues de la zone euro lors de la réunion de l'Eurogroupe qui aura lieu jeudi prochain.
Mais on a du mal à croire que les Européens n’ait pas prévu de plan B si les négociations n’aboutissaient pas. Afin d’éviter une panique bancaire, les européens auraient dans leurs cartons un plan d'urgence visant à instaurer un "contrôle des flux financiers" en provenance de Grèce pour empêcher une fuite des capitaux, à l’image du traitement administré à Chypre lorsque le pays s’est retrouvé au bord de la banqueroute.
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