La Deutsche Bank a annoncé une perte importante, le Crédit Suisse a annoncé une recapitalisation pour financer sa restructuration, les grandes banques françaises pourraient avoir à augmenter encore leurs capitaux propres: les banques européennes sont confrontées à une nouvelle crise. Pas une crise financière car elles sont plus solides mais une crise de modèle.
BESOIN D'ARGENT.
Les banques européennes sont sous pression. Étonnant de voir les difficultés des banques européennes alors que nous ne sommes plus réellement confrontés à une crise économique dramatique ou à une crise financière particulière. Non, ce qui plombe les banques européennes c’est d’abord la réglementation de plus en plus lourde. La Banque Centrale Européenne devrait demander dans les jours qui viennent à plus de 100 banques d’augmenter encore leurs capitaux propres pour avoir des ratios prudentiels plus élevés. En France, la BNP, Société Générale ou encore le Crédit Agricole, pourraient être concernées. Se rajoutent à ça les amendes, les provisions pour poursuites et des frais juridiques de plus en plus délirants.
PERTES ET AUGMENTATIONS DE CAPITAL
C’est ce qui a en partie provoqué les pertes de la Deutsche Bank. Deutsche Bank a annoncé une perte de 6.2 milliards d’euros et pourrait ne pas payer de dividendes. Ce serait une première depuis la deuxième guerre mondiale. Hier c’est le Crédit Suisse qui a annoncé qu’il procéderait à une augmentation de capital massive pour financer sa restructuration. Et la liste devrait continuer à s’allonger, jour après jour. Les banques européennes, toujours du fait de la réglementation, ont aussi réduit significativement leurs activités de banques d’investissement, et notamment leurs activités de trading, source de volatilité certes mais sources aussi souvent de profits. Elles doivent donc se reposer en partie sur leurs activités de détail qui sont nettement moins rentables.
LA BANQUE DE DEMAIN ?
Peut-on parler à nouveau de crise bancaire ? Non. Ce n’est pas une crise. C’est une mutation profonde qui les oblige à changer de modèle. Or le modèle d’avenir des banques va les obliger à mener des restructurations importantes. Du fait de la réglementation et du fait de la technologie, les banques doivent se réinventer et ce n’est pas simple du tout. Les banques européennes sont certes beaucoup plus solides et mieux armées pour affronter une nouvelle crise, mais elles sont sous pression. Personne ne sait plus à quoi ressemblera la banque de demain. On ne sait même pas si ça sera une banque.