Sans surprise la Banque centrale européenne (BCE) a laissé ses taux directeurs ainsi que la taille de son programme de rachat d'actifs inchangés mais se dit prête à assouplir encore plus sa politique monétaire si besoin. De quoi faire chuter la monnaie unique, qui abandonne 1,5% face au dollar pour revenir à 1,1160$ contre 1,1350$ la veille.
Mario Draghi, le président de la BCE, s’est déclaré satisfait de l’impact favorable du programme de rachat d'actifs sur l’économie avant d'ajouter que les modalités du programme seraient débattues le mois prochain.
Pour rappel, la BCE achète pour 60 milliards d'euros d'actifs sur les marchés, principalement des obligations d'Etat, tous les mois. Un programme destiné à relancer l’inflation et l’économie et qui est censé rester en vigueur jusqu'en septembre 2016 au moins.
Or, Mario Drahgi a beau se féliciter de l’efficacité de son programme, on est encore loin de l l‘objectif d’une inflation des prix de 2% en glissement annuel. Preuve en est, l’inflation est restée en territoire négatif en septembre selon Eurostat, signe que la menace de la déflation reste présente. Mario Draghi justifie cette absence d’inflation par la baisse des cours des matières premières et les inquiétudes concernant les marchés émergents, ce qui maintient une pression à la baisse sur l'inflation. Celle-ci devrait donc rester très faible à court terme avant de commencer à remonter début 2016.
De quoi plaider pour une action une peu plus musclée de la part de la BCE , d’autant plus que les incertitudes autour de l’état de santé des émergents, pèsent également sur les perspectives économiques de la zone euro, qui restent fragiles. C’est pourquoi Mario Draghi en a aussi appelé directement aux gouvernements des pays de la zone euro pour favoriser la reprise, soulignant que "la politique monétaire ne doit pas la seule solution possible".
Mario Draghi a précisé que le Conseil des gouverneurs avait débattu de la possibilité d'une baisse du taux de facilité de dépôt, l'un des principaux taux d'intérêt de la BCE. Or la marge de manœuvre sur les taux est extrêmement limitée puisqu’ils n’ont cessé d’être abaissés depuis la crise financière de 2008. Pour la BCE, le seul levier à actionner, reste d’ouvrir encore les vannes du crédit via la création monétaire et les rachats d’actifs.
Bonne nouvelle justement, la perspective d’un assouplissement monétaire a pour effet de faire chuter la devise européenne. Or, la baisse du taux de change de l’euro par rapport à ses contreparties renforce mécaniquement la compétitivité de la zone euro.
Sur le marché des changes, l’euro fléchit fortement. Il cède 1,6%, à 1,160$ et perd 1,05% face au yen à 134,56 yens. Le billet vert à l’inverse se renforce face à la devise japonaise et s’échange autour des 120,30 yens.
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