Mais où s’arrêtera la chute du pétrole ? Le Brent de mer du Nord qui se négocie désormais sous le seuil des 37$ revient sur ses plus bas niveaux depuis juillet 2004. Même constat pour le WTI qui malgré un rebond technique de 3,6% reste cantonné sous le seuil des 36 $. Le ralentissement de l'économie mondiale (Chine en tête), et la surabondance de l'offre ont mis les prix au tapis.
Dans un contexte d'offre largement excédentaire, et de craintes de ralentissement de l’économie mondiale, le pétrole a perdu plus des deux tiers de sa valeur depuis mi-2014. Un mouvement qui ne devrait pas s’inverser de sitôt à en croire que les analystes du secteur estiment que les risques de poursuite de la baisse sont de plus en plus élevés.
Alors que le baril de brent de la mer du Nord avait déjà perdu 55 % depuis juin 2014, pour tomber à 50 dollars, il a encore plongé de 25 % depuis la réunion de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) du 4 décembre. L’Arabie Saoudite ne veut pas jouer le rôle de variable d’ajustement et compte maintenir son niveau de production, malgré une offre pléthorique.
La principale raison de la chute de l’or noir, c’est l'inquiétude croissante face à la surabondance de l'offre sur le marché mondial.
S’y ajoute le come-back de l’Iran qui se dit déterminé à augmenter sa production de pétrole lorsque les sanctions occidentales auront été levées. L’Iran sera de nouveau autorisé à augmenter ses exportations de pétrole à la hauteur de plusieurs millions de barils par jour
Aux États-Unis, la hausse des stocks, l'ouverture de nouveaux puits, et l’autorisation d’exporter le pétrole de schiste ont également pesé sur les cours.
Pour les experts, "L'espoir d'un rééquilibrage en 2016 continue de subir de sérieux revers", écrivait ainsi la banque Morgan Stanley dans une étude.
Morgan Stanley évoque la production américaine qui s'avère "plus résistante que ne le prévoyaient la plupart des modèles", le retour de l'Iran avec une production d'au moins 500.000 barils par jour (bpj) anticipée au premier trimestre 2016, l'augmentation de la production en Libye et le ralentissement de la demande pour expliquer cette situation d'offre largement excédentaire.
Pour finir sur une note positive, la chute du pétrole n’a pas que des inconvénients, et pourrait même donner un coup de pouce à l’économie française si le mouvement perdurait. « Le cours du pétrole a en effet un impact direct sur le pouvoir d’achat des Français, ainsi que sur les marges des entreprises qui importent des matières premières dérivées du pétrole. Selon l’Insee, à elle seule, la baisse du prix du pétrole représenterait 0,4 point de croissance. Un coup de pouce bienvenu alors que la croissance française atteindra péniblement 1% en 2015.