Paris mène une offensive depuis le referendum pour profiter d’un éventuel exode de la City. Hier c'est le patron de "Paris Europlace" qui a fait de grandes déclarations. Mais je pense qu’il y a des moments où il faut prendre un tout petit peu de recul juste pour se rendre compte du ridicule de certaines situations.
Cela fait plusieurs jours que j’entends quelques personnalités, relayées très largement par les médias, expliquer que Paris va bénéficier d’un éventuel Brexit et que le Brexit est donc une chance exceptionnelle pour la France de revenir dans la course des places financières mondiales. Je ne vais pas y aller par quatre chemins. Je trouve ça totalement grotesque. Cela fait depuis maintenant près de 25 ans que Paris a totalement disparu des radars financiers mondiaux pour ne devenir qu’une jolie place financière régionale.
Tout d'abord je ne suis pas certain que la City souffrirait à terme d'un Brexit car si Brexit il y a, la City deviendrait un gigantesque paradis fiscal, une combinaison explosive de Singapour et des Îles Caïmans ou de Jersey. Mais imaginons qu’il y ait Brexit et que la City perde une partie de ses ressources. On sait déjà qui en profiterait. Francfort pour toute la partie administrative financière européenne et tous les organismes de contrôle, le Luxembourg ou la Suisse pour toute la partie gestion d’actifs et l’Irlande pour tous les services para-financiers.
Et pourquoi rien pour Paris ? Parce que Paris est en France. Et en France on a le taux de prélèvements obligatoires le plus élevé au monde. En France on a des impôts sur tout. En France en plus on déteste la finance, la bourse, les financiers et de façon plus générale l’argent s’il n’est pas gagné par un footballeur, un joueur de loto et éventuellement un chanteur ou un acteur. En France on a des grèves, des syndicats favorables à la lutte des classes, un parti communiste. Est-ce que ça ressemble à une terre d’accueil pour une place financière ? Franchement... Alors arrêtons de rêver ou de délirer. Paris Plages oui, Paris Place Financière non.
Voilà ce que nous écrivions hier : "Notre message: attention quand même à l'optimisme...Peut-être que le Brexit n'aura pas lieu, peut-être que ce n'est pas la catastrophe tant redoutée mais de là à tourner ça en bonne nouvelle, il y a un pas que je ne franchirai pas.". Il semble que les investisseurs nous aient entendus. Ils sont sortis de leur déni de réalité et les marchés ont repris le chemin de la baisse. Le plus spectaculaire, la livre sterling. En baisse de 15% depuis le referendum et au plus bas ce matin depuis 31 ans. Tous les indices boursiers ont été entraînés dans la baisse.
Ce n'est pas un krach mais ça pourrait en être les prémices. Les valeurs immobilières anglaises ont lourdement chuté hier en Bourse. Des fonds immobiliers ont également bloqué les demandes de remboursement des investisseurs car ils ont besoin de liquider des biens pour faire face aux demandes de liquidités. Et comme d'habitude, les taux s'effondrent. En Angleterre et dans tous les autres pays européens avec le taux suisse à ...50 ans (!!!) négatif.
Fin (provisoire) de l'affaire des emails de Clinton. Aucune intention de violer la loi mais une incroyable négligence. Telle est la conclusion de l'enquête du FBI. Cette affaire va quand même revenir régulièrement dans la campagne présidentielle.
Comme vous l'avez remarqué, surtout maintenant que le résidu de loi Travail est passé au 49-3 à l'Assemblée, plus personne ne gère le pays et tous les politiques sont en campagne pour 2017. Macron doit quitter le gouvernement dans les jours qui viennent (ça ne changera pas grand chose puisqu'il est en campagne depuis des mois) pour annoncer sa candidature. Hulot, une fois de plus, s'est déballonné. Peut-être va-t-il choisir de faire équipe avec Macron. Tout ça est passionnant. Pendant ce temps, pas de croissance et le chômage.
Nespresso lance la machine à grande tasse à café, le billet de 50 euros a été présenté hier et il est orange, Sylvester Stallone a 70 ans aujourd'hui (je ne m'en fous pas, mais vous oui), Ronaldo s'est épilé les sourcils avant la demi-finale de ce soir, les résultats du Bac ressemblent de plus en plus à ceux de l’École des Fans, le nouvel accueil du Louvre a coûté 60 millions d'euros, Theresa May, la nouvelle Dame de Fer, a adhéré au parti Conservateur à 12 ans.
ça va chauffer encore une fois à Bruxelles. Et ça tombe mal avec le Brexit et le problème du sauvetage des banques italiennes. En ligne de mire: l'Espagne et le Portugal accusés de ne pas avoir fait ce qui était nécessaire pour respecter leurs contraintes de déficits. Les deux pays doivent donc être sanctionnés. Financièrement. Ce serait une première. L'Espagne et le Portugal refuseront de payer bien sûr et les électeurs de ces pays vont sûrement encore plus aimer l'Europe. Espérons que les ministres des Finances européens ne suivront pas les recommandations de la Commission Européenne.
"La jungle a retrouvé son roi, Tarzan son pantalon". Critique des Échos sur le nouveau Tarzan. Marrant.
VOILÀ C'EST TOUT
BONNE JOURNÉE
MAY THE FORCE BE WITH YOU