Cela fait très longtemps que j'ai renoncé à émettre un avis sur l'évolution de la parité euro contre dollar.
Pour plusieurs raisons.
Tout d'abord c'est un des marchés les plus liquides au monde et, en théorie, il y a donc, à tout moment, autant de chances qu'il baisse ou qu'il monte.
Mais aussi parce qu'il défie en permanence les raisonnements macroéconomiques les plus basiques.
1,1350.
Ce qui a été frappant pendant cette crise, c'est qu'il y a eu très peu de volatilité sur les monnaies principales alors que la volatilité sur tous les autres marchés, sans exception, était extrêmement élevée.
Cet équilibre relatif était l'illustration du fait que toutes les principales zones économiques étaient touchées de façon similaire par la crise et qu'elles réagissaient toutes avec la même combinaison d'interventions de banques centrales, de relance budgétaire, de déficits et d'endettement.
...tous été touchés par le virus, nous ne sortons pas tous de la même façon de la crise.
Et on voit maintenant des divergences sur le marché des changes.
Et on voit notamment l'euro progresser, et le dollar baisser.
Cela peut paraître étonnant parce que les taux resteront extrêmement bas en Europe, pendant longtemps, plus bas que les taux américains.
Étonnant aussi car les perspectives de rebond de la croissance sont meilleures aux États-Unis qu'en Europe.
On peut tenter de trouver des explications a posteriori même si ce n'est guère un exercice satisfaisant.
Une explication tient au fait qu'avec la crise, les taux aux États-Unis sont plus bas et que le différentiel de taux entre les États-Unis et la zone euro est donc moins favorable au dollar qu'avant la crise.
Une autre explication? Les États-Unis sont confrontés à une crise politique majeure et nous entrons dans une période de grande incertitude avec des élections qui vont se tenir dans une ambiance d'extrême confrontation.
...quelques minutes aussi en se disant que si l'euro monte c'est que les investisseurs sont plus confiants dans l'avenir de la zone euro et qu'ils trouvent qu'une zone euro dans laquelle l'Allemagne a décidé de prendre le rôle de garant et de leader est une bonne zone de stabilité.
Je vous laisse choisir l'explication qui vous convient.
Sans oublier que si le dollar remonte dans quelques semaines, on dira exactement le contraire....
Première journée de cotation : 4 janvier 1999 avec une cotation en fin de journée de 1,1837 $.
Son point le plus bas : octobre 2000, 0,8230 $.
Son point le plus haut : 1,6040 $ en juillet 2008.
Son point le plus bas récent : 1,0640 $ le 23 mars 2020.
Depuis, il n'a fait que monter.
Vous savez tout.
QUOI DE NEUF?
J'avais presque cru et espéré que Macron avait oublié sa promesse d'un monde d'après et d'un grand soir post crise.
Et qu'il avait renoncé à ses interventions théâtrales dictées par son envie de faire l'histoire avec un grand H.
Mais non.
C'est reparti.
Il prépare "L'acte 3" de sa présidence.
Une vraie pièce de théâtre dont il veut obsessionnellement tenir le rôle principal.
On va avoir droit à un grand projet.
Alors qu'on a abandonné tous les projets de réforme, notamment des retraites, et qu'on ne parvient même pas à gérer le monde d'aujourd'hui.
Les Échos nous annoncent notamment qu'il prépare "un big bang de la sphère publique".
Bigre.
Vous me raconterez car je n'arrive plus à regarder ses déclarations théâtrales.
Whatever it takes.
Queen Christine continue à mener la BCE dans la voie d'une relance sans précédent.
Avec des montants illimités.
600 milliards d'€ de plus pour acheter des emprunts d'états ou d'entreprises.
Il ne va bientôt plus rien rester à acheter si la BCE continue à tout aspirer.
Et elle a été claire : si nécessaire, nous ferons plus.
Avec la bénédiction de l'Allemagne.
Whatever it takes.
Mais c'est important.
Si vous ne deviez retenir qu'un élément de cette crise économique, c'est la rapidité et la puissance avec laquelle les banques centrales et les gouvernements ont réagi.
Nous sommes les champions des Prêts Garantis par l’État, 100 milliards d'€ environ pour 500 000 entreprises (28 milliards seulement en Allemagne et 23 en Italie).
Nous sommes également les champions de la prise en charge du chômage partiel par l’État.
Et beaucoup, comme d'habitude, demandent qu'on fasse plus, beaucoup plus, toujours plus.
Avec toujours le même raisonnement : c'est gratuit, c'est l’État qui paie...
On analyse la sortie de crise, les perspectives économiques, l'avenir de vos placements avec nos Jedis de l'économie et de la finance : Jean François Robin de Natixis, Eric Heyer de l'OFCE, Eric Bleines de Swiss Life Banque Privée, et Frédéric Rozier de Mirabaud.
Ce soir 20H sur BFM Business.
DU CÔTÉ DES MARCHÉS
Coincés entre l'action de la BCE et les publications macro-économiques, les principaux indices boursiers ont clôturé à l'équilibre hier. Le CAC 40, le Dow Jones et le Nasdaq ont fini entre -0,69 % et +0,05 %.
Ce matin, à Tokyo, le Nikkei a gagné 0,74 % portant à 4,5 % sa progression sur l'ensemble de la semaine.
Le CAC 40 est attendu cette matinée dans le vert, mais les investisseurs seront attentifs à la publication du rapport mensuel sur l'emploi aux États-Unis.
Le Brent se négocie à 40,3 $ le baril contre 39,3 $ hier à la même heure.
L'once d'Or se négocie à 1 708 $ contre 1 695 $ précédemment.
Je sens qu'on va nous reparler du revenu universel, cette petit musique commence à monter à nouveau; Le "front républicain" anti Rassemblement National se fissure pour le second tour des municipales; C'est le comeback du plastique avec la coronacrise; Lufthansa s'est fait virer du Dax, l'indice boursier allemand; Dernier tweet de Trump "YOU DON'T BURN CHURCHES IN AMERICA !", en majuscules bien sûr avec un point d'exclamation bien sûr; La séquence du maire de Minneapolis agenouillé et pleurant devant le cercueil de George Floyd a fait le tour du net; Un fonds, encore un, doté de 500 millions d'€, va être mis en place pour soutenir nos start-ups, notre French Tech.
VOILÀ C'EST TOUT
BONNE JOURNÉE
MAY THE FORCE BE WITH YOU