Une série de mauvaises statistiques remettent en cause la vigueur de la reprise de l’économie chinoise. D’abord, l’indicateur avancé de « conference board » qui évalue la croissance économique chinoise a été révisé en nette baisse. Au lieu de 1,7% comme annoncé précédemment, l’indicateur ressort à 0,3%. Ensuite, deux indicateurs reposant sur l'opinion des directeurs d'achats chinois publiés jeudi montrent qu'ils anticipent une décélération de l'économie chinoise. D’autre part, le rythme de la progression de l’activité du secteur manufacturier a ralentit en juin. L'indice PMI officiel est ressorti à 52,1 en juin contre 53,9 en mai. C'est la pire performance depuis février, une statistique inférieure au consensus Reuters qui anticipait 53,1. Ses signes de faiblesse dépriment les marchés asiatiques. Le Nikkei abandonne 2,04% Shanghai perd 1,02%, Séoul cède 0,5% dans le sillage du repli de Wall Street hier soir.
De mauvais chiffres donc, mais il n’en reste pas moins que l’économie chinoise peut se vanter d’avoir enregistré une croissance de 11,9% au premier trimestre en rythme annualisé. De plus les exportations de l’empire du milieu continuent de progresser à un rythme effréné, +48,5% par rapport à mai 2009. Une performance que l’on n’avait pas enregistrée depuis six ans. Un indicateur fondamental puisque l’amplitude du ralentissement économique est directement liée à la vigueur des exportations. Or, la Chine a récemment supprimé certaines subventions à l’exportation.
Mais le véritable déterminant de la reprise de l’activité économique chinoise, c’est la santé économique des Etats-Unis et de l’Europe, les premiers partenaires commerciaux. La robustesse du marché européen est un facteur important à prendre en compte car si le vieux continent pratique de manière simultanée l’austérité, les exportations chinoises en pâtiront à coup sûr. D’autant plus que le marché de l’emploi aux Etats-Unis montrent des signes de faiblesse. Il n’en fallait pas plus pour renforcer les craintes des investisseurs sur un scénario à la W.
Cependant, ces perspectives sombres sont à relativiser, car le moteur de l’économie mondiale ne s’arrêtera pas net. Pour preuve, la chine anticipe une croissance de 9% au deuxième semestre. L’empire du milieu compte sur la vigueur de son marché intérieur. D’ailleurs, les importations chinoises ont flambé de 48,3% sur un an, signe que la forte demande et la consommation des ménages chinois participent à la reprise de l’activité mondiale. Enfin, les investissements continuent de jouer un rôle de premier plan dans ce processus.