Jour J pour les stress test qui seront publiés ce soir à 18h. Pour rappel, ces tests de résistance consistent à étudier le risque de défaillance généralisé du système financier et évalue la capacité des institutions bancaires à supporter des conditions économiques et financières extrême. Ces stress test évaluent la solvabilité des banques à travers leur capitalisation, et leur niveau de fonds propres. L’un des critères déterminant du test est le « ratio tier one » : Le seuil retenu pour déterminer si une banque à échoué ou pas est de 6%.
91 banques européennes, qui représentent 65% du système bancaire européen ont été soumises à ces tests de résistance.
Sur le plan de la méthodologie, qui est par ailleurs très vague, ce qui peut nuire à la crédibilité du test, on apprend que trois scénarii sont envisagés. Le premier consiste à évaluer le niveau de fonds propres des banques en fonction des projections de croissance actuelles.
Le second scénario prend en compte des hypothèses macroéconomiques moins favorables. Dans le cas de la France par exemple, l’hypothèse retenue est une croissance de 0,7% en 2010 et de 0,1% en 2011 alors que les prévisions tablent sur une croissance de 1,2% pour les deux prochaines années. Le CEBS, le régulateur européen reste flou sur les hypothèses retenues, évoquant des indicateurs macroéconomiques tels que le PNB, le chômage, l’inflation, mais sans préciser les variations.
Enfin, le troisième scénario prévoit un choc souverain avec des décotes sur les dettes différentes en fonction des pays, avec par exemple 12% sur la dette de l’Espagne ou de 23% sur la dette Grecque.
Il semblerait que dix banques aient échoué aux tests de résistance, ce qui porte à 89% le taux de réussite.
En cas d’échec aux tests de résistance, les banques devront procéder à une recapitalisation. Tout simplement en levant des fonds sur le marché comme le fera vraisemblablement la banque slovène NLB qui devrait lever 400 millions sur les marchés pour atteindre le seuil des 6%. D’ailleurs selon Goldman Sachs, les banques pourraient lever 37,6 mds de capital. Une seconde option consiste à faire appel à un dispositif de soutien public. Enfin, le fonds de stabilisation européen pourra se porter au secours des mauvais élèves.
En France, 4 banques ont été testées, et vraisemblablement elles devraient passer le test sans encombre. D’ailleurs ; les valeurs bancaires ont flambé hier dans une fourchette comprise entre 5 et 6%.
En Allemagne, 14 banques y ont été soumises, et une, l’établissement nationalisé Hypo Real State aurait un niveau de capitalisation sous le seuil des 6%.
La Grèce quant à elle, dont les résultats de ces 6 banques seront scrutés à la loupe a procédé à des fusions entre petites banques afin de passer le test avec succès. Une cependant, l’Agricultural Bank of Greece aurait échouée, elle voit d’ailleurs son cours fondre de 4% en séance.
Les résultats des banques espagnoles seront une opération vérité. 27 banques ont été testées, ce qui représente 90% du système bancaire espagnole.
D’autre part, ces stress test renforcent l’attractivité des grosses banques, qui ont plus de fonds propres. La publication des bulletins de santé bancaire pourraient mettre à jour un système bancaire à deux vitesses avec d’un coté les mastodontes et de l’autre les petites banques qui n’ont plus accès aux marchés de capitaux et se voient contraintes de se refinancer auprès de la BCE.
Pour terminer, la volonté de la part des banques de jouer la transparence en publiant, établissement par établissement, va envoyer un signal fort au marché dans l’optique de rassurer les investisseurs sur la solidité du système bancaire. Mais la méthodologie et le flou total sur les hypothèses retenues nuit à la crédibilité et à l’utilité du test.
Il n’en reste pas moins qu’à deux heures de la publication, les marchés sont extrêmement volatils. Le cac vient de passer en territoire négatif, et l’euro perd du terrain à 1,2808.