Le verdict des stress test, l’assouplissement du comité de Bale, des indicateurs macroéconomiques dans le vert… De bonnes nouvelles qui donnent des ailes aux valeurs bancaires, mais pas seulement. Le risque bancaire semble affaiblit, et par ricochet, la perception qu’ont les investisseurs sur le risque s’en trouve modifiée. Car les stress test, même s’ils font figure de non évènement, ont destressé les marchés, et en particulier le coût des CDS sur les dettes bancaires. En témoigne les CDS des quatre banques françaises qui se sont détendus en moyenne de 5 points à la suite de la publication des tests de résistance.
L’indice Itraxx, qui évalue le coût de protection contre un risque de défaut sur les dettes bancaires, aligne une cinquième séance consécutive de déclin. Ces derniers jours, l’indice s’est détendu de 12 point de base, pour retrouver des niveaux raisonnables à 119 points. Lorsque la crainte sur le risque bancaire était à son apogée, l’indice Itraxx explosait à 210 points tandis que l’euro touchait son plus bas à 1,18. Le CDS des banques européennes est directement corrélé à la monnaie unique. A mesure que la crainte sur le système bancaire s’apaise, l’euro, par un système de vase communiquant, reprend du terrain.
De fait, il semble que la crise des dettes européennes ne soit plus le centre des préoccupations. En témoigne la détente observée sur le marché obligataire, preuve d’un regain de confiance. Le spread entre l’Allemagne, qui sert de référence, et les Etats dit « périphériques » diminue. Ainsi, le 10 ans Espagnol a abandonné 14 pdb, atteignant son plus bas niveau depuis le 20 mai. Même constat pour le 10 ans Irlandais qui campe à 264pdb, au plus bas depuis le 14 juin. Parallèlement, les CDS, c’est-à-dire le coût d’une assurance protégeant les détenteurs d’une dette souveraine, chutent. Le mouvement le plus spectaculaire est le CDS à 5 ans grec, qui a abandonné 255 points depuis le début du mois. On observe une tendance similaire pour les dettes souveraines des PIGS. Par rapport à la veille, le CDS Espagnol a reculé de 9 pdb, le Portugais de 16 pdb et l’Irlandais de 15 pdb. Les PIGS, qui inquiétaient tant les investisseurs, ne sont plus sous le feu des projecteurs, du moins à court terme.
Mais c’est sur le marché des changes que le mouvement a été le plus prononcé. En toute logique, les indicateurs us qui témoignaient ces derniers jours de l’essoufflement de la reprise outre–atlantique ont pénalisé le dollar par rapport aux autres devises. Alors que les investisseurs scrutent à la loupe l’état de santé de l’économie américaine, l’idée d’une reprise allemande vigoureuse est corroborée par une série de statistiques, ce qui tend à renforcer l’euro.
Par ailleurs, la Banque centrale européenne (BCE) a racheté mardi 60,5 milliards d'euros de liquidités auprès de banques, une opération hebdomadaire mise en place le 10 mai dans l’optique d’apaiser les risques inflationnistes de ses achats d'obligations publiques
Tous ces éléments combinés permettent à la devise européenne de poursuivre son ascension au dessus de la barre des 1,30. Reste à savoir si la progression de la monnaie unique va s’inscrire sur le long terme, et si c’est une bonne nouvelle.