Michelin lance une augmentation de capital de 1.2 milliards destinée à financer des investissements importants afin de répondre à la demande des pays émergents. A l'horizon 2020, le groupe prévoit qu'il réalisera 45% de ses ventes en volume sur les nouveaux marchés émergents à fort potentiel de croissance comme la Chine, l'Inde et le Brésil, contre 33% de part de marché cette année. Parallèlement, le groupe s’est fixé comme objectif une augmentation de 25% de ses ventes en volume d'ici 2015 et de 50% à l'horizon 2020. D’autre part, le groupe vise, à horizon 2015, un résultat opérationnel avant éléments non récurrents supérieur à deux milliards d'euros.
Des objectifs ambitieux dans un contexte où les acteurs sur ce marché sont concentrés, d’autant plus que la demande de remplacement s'annonce modérée et que la compétition des fabricants à bas coûts sera “sévère”.
Pour faire face à la concurrence et gagner des part de marché sur ces marchés, le leader mondial du pneumatique envisage de déployer environ 1.6 milliards d’euros en investissements afin de renforcer la compétitivités des sites de production et d’autre part conserver son avance technologique sur ses principaux concurrents.
Pour répondre à l’augmentation de capital, qui représente 12% de la capitalisation totale, le prix unitaire de souscription fixé à 45 euros, fait apparaître une décote de 31% par rapport au cours de clôture de l'action Michelin hier soir à 65,26 euros. Dans les détails, l'augmentation de capital de Michelin se fera avec maintien du droit préférentiel de souscription (DPS) à raison de deux actions nouvelles pour 11 existantes. La période de souscription ira du 30 septembre au 13 octobre inclus.
Pour l'heure, la sanction de court terme l'emporte sur les ambitions à long terme du groupe. La dilution entraînée par l'opération est très mal accueillie par la Bourse de Paris où le titre dégringole de plus de 8,47%, à 59.73 euros. Pourtant, selon Michelin, l'appel au marché lui permettra de conforter sa notation de crédit et de renforcer sa flexibilité financière. Afin de rassurer les investisseurs, le groupe a d’ailleurs d’ores et déjà confirmé ses objectifs 2010, à savoir une croissance des volumes de 10% à 12%, une marge opérationnelle proche de 9% avant éléments non récurrents et un free cash flow positif.