Les marchés européens ont creusé leurs pertes, s’enfonçant un peu plus dans le rouge au fur et à mesure que les investisseurs prenaient conscience de l’impact de la catastrophe au Japon sur l’économie mondiale.
Le Dax, pire performance européenne abandonne 1.65%. Quant à Paris, l’indice a oscillé entre un plus bas à 3871 points et un plus haut à 3939, et clôture proche de ses plus bas, sous le seuil des 3900 points, à 3878, en repli de 1.29%, avec beaucoup de volume, 5.2 milliards échangés. L’euro stoxx recule de -1.03%, Londres -0.92% tandis que Madrid évolue à contre tendance et grappille 0.12%
Le séisme japonais et la catastrophe nucléaire qui s’aggrave modifie la donne sur les marchés. En effet, les investisseurs s'attendent à ce que les Japonais rapatrient des fonds investis à l'étranger, afin de financer la reconstruction du pays, ce qui pourrait avoir des répercussions sur le reste du monde dans la mesure où selon Moody's, l'ensemble des avoirs du pays détenus à l'étranger représentaient en 2009, 59% du PIB japonais. Par ailleurs, les assureurs japonais pourraient vendre des obligations des Etats les mieux notés pour dégager des fonds. Or le Japon est, derrière la Chine, le deuxième détenteur de bons du Trésor américain, et il s'est par ailleurs engagé à acheter une partie de la dette émise par le fonds d'aide financière de la zone euro. Si le Japon venait à rapatrier une part conséquente de leurs avoirs, cela déboucherait sur une remontée des taux qui déstabiliserait encore plus le marché obligataire.
Coté microéconomie, les indices sont pénalisés par les valeurs les plus exposées à ce pays, comme celles du luxe, et du nucléaire, telle que Areva qui chute de 9.6%. EDF figure parmi les plus fortes baisse et plonge de 5.28%. Le luxe se distingue parmi les plus fortes baisses avec - 3.09% pour LVMH et -2.49% pour PPR.
Eurodisney, qui détient un parc d’attraction au Japon plonge de 10.46%.
Les assureurs sont également mal orientés, à l’image de Scor qui se repli de 3.43% ou encore d’AXA, -3.32%
A l’inverse, l’ensemble du compartiment bancaire est à l’honneur et soutenu la tendance porté d’une part par l'accord qui a été trouvé ce week-end par les membres de l'Eurogroup pour renforcer les moyens du Fonds européen de stabilisation (FESF) et d’autre part par une analyse de JP Morgan qui passe de neutre à surpondérer sur l’ensemble des banques européennes. Crédit agricole fait la course en tête avec un gain de 3.34%, Natixis et Société générale gagnent respectivement 1.56% et 1.51%, BNP Paribas 1.79%, Dexia s’envole de 4.19%.
Le compartiment automobile est mal orienté. Renault, pénalisé par Nissan ferme la marche et plonge de 6.3%, Peugeot recule de 1.94%, Montupet -5.5%, Valeo -3.27%
A l’inverse, sur le SBF 250, Archos menait la danse pour s’envoler de 13.04% suivi d’Altran avec 5.41%. Dans la même veine, STM grappille 0.51%
Sur le SBF 120, les craintes concernant l’avenir et la sécurité de l’industrie nucléaire favorise les énergies alternatives. Dans ce contexte, EDF EN figure également parmi les plus fortes hausses avec 5.09%
Sur le marché des changes, l’euro grappille 0.36% face au billet vert, et se rapproche des 1.40, à 1.3987. Le yen se déprécie fortement face à l’ensemble des devises internationales. L’euro s’adjuge 0.74.%, à 114.12. Le franc suisse s’apprécie de 0.88%, à 88.32. Le dollar grappille 0.38% à 81.61 face à la monnaie nipponne.
L’once d’or est quasiment stable, à 1426$. Idem pour les cours du pétrole. Le Brent perd 0.13%, à 113.16$, tandis que le WTI campe au seuil des 100$, à 100.14$