Les autorités de santé françaises pourraient décider de procéder au déremboursement du Multaq de Sanofi. A peine plus de 6 mois après sa commercialisation, le médicament contre les troubles cardiaques est suspecté d’effets indésirables
Selon La Tribune, la Commission de la transparence, chargée d'évaluer l'intérêt médical des médicaments, a rendu fin avril un "projet d'avis" défavorable jugeant le "service médical rendu" (SMR) par le Multaq « insuffisant »
Le ministère de la Santé décidera de dérembourser, ou pas, le Multaq une fois que l'avis définitif sera rendu en juin . Le Multaq fait d’ailleurs l'objet d'une réévaluation de son profil bénéfice/risque par l'Agence européenne du médicament
Pour Sanofi, l’enjeu est de taille. En l’espace de six mois, il a rapporté 4,5 millions d'euros à Sanofi dans l'Hexagone et a coûté 3,7 millions à la Sécurité sociale, le Multaq étant remboursé au taux maximal de la Sécurité sociale, à 65%. Le Multaq, déjà commercialisé aux Etats-Unis où i la rapporté 172 millions de dollars en 2010, est considéré comme un Blockbuster, c’est à-dire qu’il pourrait représenter plus de 1 milliard d’euros de ventes, dans un contexte de pertes massives de brevets
La réévaluation réalisée par les autorités françaises fait suite à deux cas d'insuffisance hépatique aiguë, rapportés en janvier chez des patientes traitées au Multaq aux États-Unis et en Allemagne, sans qu'un lien de causalité ait pu être établi.
Sanofi figure parmi les plus fortes baisses sur le CAC, le titre recule de 0.47%, à 54.53 euros. Si on prend en compte le détachement du dividende, le titre cote au-delà des 57 euros, ce qui correspond à son plus haut depuis janvier 2010. Il faut d’ailleurs rappeler que le titre a largement surperformé le marché depuis le début de l’année. Le titre affiche déjà une performance annuelle supérieure à 13%
Nous ne sommes pas acheteurs du titre car les brevets de ses produits historiques et qui génèrent le plus de ventes vont progressivement expirer, ce qui amputera considérablement les revenus du groupe.
De plus, la valorisation nous semble exigeante avec une capitalisation sur CA de 2.18 et un PER de 10.3. L’Ebitda se paye 6.1 fois la valeur entreprise/ Elle est moins chère que Merck mais beaucoup plus que Pfizer qui offre l’une des valorisations les plus attrayantes du secteur ;
Pourtant 71% des analystes sont à l’achat sur le dossier, avec un objectif à 60.15euros dont Bofa Meryl Lynch qui vient de passer acheteur du dossier.