Le produit intérieur brut de la Grèce s'est contracté de 5,5% en glissement annuel au premier trimestre, mais a crû de 0,2% par rapport au quatrième trimestre 2010.
En mai, dans ses premières estimations, l'agence de statistiques avait annoncé une contraction de 4,8% sur un an et une progression de 0,8% au premier trimestre alors que le Pib a progressé de 0.2%, donc 4 fois moins que prévu du. La contraction de l’économie grecque est donc plus grave que prévue ce qui complique encore un peu plus le redressement des finances publiques de la république hellénique.
Même constat pour le gouvernement portugais qui confirme que l'économie du pays s'est contracté au premier trimestre sous l'effet des mesures d'austérité mises en œuvre, qui devraient d’ailleurs encore être renforcées au cours des prochains mois.
Le PIB du Portugal a ainsi reculé de 0,6% au premier trimestre, contre -0.7% en première estimation, tant sur un trimestre que sur un an. Selon l’agence de statistiques du pays, la demande et les investissements se sont affaiblis, mais les exportations sont restées solides. Bien qu’elles aient chuté de 9.3% en avril elles ressortent en hausse de 15.1% en glissement annuel. Quant aux importations elles ont reculé de 8.9% en avril mais augmentent de 9.6% sur un an.
Une situation délicate pour ces pays qui doivent affronter une contraction de l’économie sous l’effet des plans d’austérité qui s’accompagne d’une inflation en perpétuelle hausse. En conséquence, les CDS Grec, Portugais et Irlandais atteignent des records. Le CDS à 5 ans grec s’envole de 50 points de base pour culminer à 1510 points. La Grèce voit son spread à 2 ans avec l’Allemagne s’envoler de 160 points. Le CDS à 5 ans pour le Portugal grimpe de 20 pdb mais la prime de risque reste tout de même deux fois moins élevée que pour la Grèce avec 720 points. Parallèlement, l’Irlande voit son CDS augmenter de 10 pdb à 693 points.
On continue avec des statistiques très importantes à regarder parce qu’elles déterminent en partie l’avenir de la politique monétaire menée par la BCE, je parle bien sur du CPI, l’indice des prix à la consommation. En Grèce, le CPI a progressé de 3.3% sur l’année, au Portugal ils s’envolent de 3.8%, sur l’année mais ont reculé de 0.1% sur un mois. Plus inquiétant puisqu’il s’agit de l’Allemagne, les prix à la consommation ont accéléré pour bondir de 2.3% un record que l’on n’avait pas vu depuis 2 ans et demi.
Cela ne fait aucun doute que la BCE va prendre une décision sur ses taux en fonctions de ces derniers indicateurs qui indiquent que les prix à la consommation continuent d’augmenter et sont désormais partout en Europe largement au dessus de la ligne rouge ; cela renforce encore plus l’hypothèse d’un resserrement monétaire dès juillet.
En revanche, la banque d'Angleterre laisse taux directeur inchangé à 0,5% pour le 27ème mois consécutif.