Les mois d’été n’ont pas été radieux pour les introductions en Bourse… Bien au contraire, le marché était gelé puisqu’entre juin et septembre, l’activité mondiale des IPO est tombée très bas, à 26,7 milliards de dollars soit ses niveaux observés au troisième trimestre 2009. Selon des chiffres du cabinet Ernst and Young, l’activité mondiale des IPO a reculé de 60% sur le trimestre en cours, par rapport au trimestre précédent. Pour être plus clair, seules 259 opérations ont été réalisées sur le trimestre en cours contre…383 au second trimestre. Bref, ce n’est pas le Pérou.
En attendant des jours meilleurs
Ce lundi, on apprend que l’assureur Groupama reportait son entrée en Bourse à… 2015, c'est-à-dire en fin de période de son plan d’économies 2012-2015. La raison est toute simple : la mauvaise météo qui s’abat sur les Bourses mondiales. Une annonce qui s’ajoute à la longue liste des projets tués dans l’œuf : la semaine dernière l’allemand Evonik a jeté l’éponge, découragé face à l’extrême volatilité qui fait rage sur les marchés. Plus près de chez nous, on se souvient du report du projet du groupe Lagardère de la cession de 20% du capital qu’il détient dans Canal + France à travers une introduction en Bourse. Elle s’était ajoutée à la liste noire des opérations reportées comme celle du groupe de casinos Lucien Barrière ou en début d'été, Verallia, victime sacrifiée sur l’autel de la tempête boursière. La filiale minoritaire du fabricant et distributeur de matériaux de construction Saint-Gobain a dû renoncer à son opération de levée de fonds sur les marchés boursiers le jour même… Pourtant quelques jours avant son entrée en Bourse, Saint-Gobain tenait à aller jusqu’au bout de son opération et avait martelé qu’il céderait Verallia contre vents et marées.
Difficile de faire son nid
Même les géants du secteur internet n’osent plus se lancer dans l’arène boursière. C’est le cas de Facebook, le leader des réseaux sociaux, Zynga l’éditeur du célèbre jeu « FarmVille », qui ont dû renoncer à l’aventure sur les marchés financiers. Groupon n’est pas prêt à plonger dans le grand bain en raison du coup de mou des marchés en plus de considérations réglementaires. Selon des chiffres du cabinet Ernst and Young, l’activité mondiale des IPO a reculé de 60% sur le trimestre en cours, par rapport au trimestre précédent. Pour être plus clair, seules 259 opérations ont été réalisées sur le trimestre en cours contre…383 au second trimestre. Parmi ce tableau noir dressé, il existe des gros cartons estivaux et, la palme revient sans conteste au groupe américain de restauration rapide Dunkin' Brands. Le titre du propriétaire des beignets Dunkin' Donuts avait fait une entrée remarquée à New York puisqu’il avait pris près de 50% en clôture pour son premier jour de cotation. A contrario, les investisseurs ont déserté les dossiers jugés les plus risqués, comme le site chinois de vidéos Toudou, ou les entreprises liés secteurs de la finance ou liées aux matières premières, très dépendants de la conjoncture économique.
D’après les spécialistes de marché, il n’y aura pas foule au portillon d’ici la fin de l’année. Mais le salut viendrait très probablement… des privatisations liées aux cures d'austérité en Europe, comme celle prévue de la loterie publique espagnole à la Bourse de Madrid. Cette introduction en Bourse lui permettrait de lever entre 6 et 7 milliards d’euros. Reste à savoir si la chance sourira à cette opération…