En tête du CAC40 dans les premiers échanges et honorant sans conteste son statut défensif, Pernod Ricard s'est fait déloger de la pôle position par Alcatel-Lucent. Mais le titre du numéro mondial des spiritueux résiste tant bien que mal à la baisse des marchés et gagne encore 0,29 % à 64,77 euros.
La société a démarré son exercice 2011/2011 tambour battant, et livre ainsi des comptes de bonne facture. Pernod Ricard vient de dévoiler un chiffre d'affaires tutoyant les 2 milliards d’euros (1,987 milliard d'euros précisément) au premier trimestre, en hausse de 6%. La croissance interne ressort de son côté à 11%. Le groupe qualifie ce début d’exercice comme « excellent » à la faveur d’une croissance de 14% des 14 marques stratégiques et le fort dynamisme des pays émergents, où les ventes ont progressé de 20%. De leur côté, les marchés matures limitent la casse en n’enregistrant qu’une croissance de 5%.
Seule petit point noir, Pernod-Ricard a enregistré un effet devise défavorable de 4% lié au dollar américain et à certaines devises des pays émergents (roupie indienne, yuan chinois). Le groupe a connu un effet périmètre négatif de 1%.
Oddo a également repris le terme utilisé par Pernod Ricard pour désigner la performance du groupe sur les trois premiers mois de son exercice fiscal. L’intermédiaire financier précise que les prévisions annuelles sont conformes à ses attentes, c'est-à-dire prudentes mais confiantes.
Le groupe table ainsi pour 2012 une croissance interne du résultat opérationnel courant proche de 6%, et un ratio Dette nette / Ebitda proche de 4.
Pernod Ricard rappelle par ailleurs avoir obtenu la notation « Investment Grade » de la part de Moody's et de Standard & Poor's, qui reflète la bonne perception de la stratégie du groupe.
On pouvait s’attendre à ce que Pernod Ricard livre une excellente performance au titre de son premier trimestre 2011/2012. Déjà Diageo, le leader mondial des spiritueux et le principal concurrent de Pernod Ricard avait donné quelques indications quant à la teneur des comptes du français. Il a fait largement mieux que le consensus en indiquant que la croissance organique de ses ventes au premier trimestre a atteint 9% contre 5,1% anticipés par le consensus.
Nous apprécions le profil défensif de Pernod Ricard, ô combien rassurant en ces temps d’incertitudes sur les Bourses. Les marchés émergents continuent de tirer la croissance du groupe vers le haut et permettent d’amortir les contre performances des marchés matures dont la croissance sur ces terrains est relativement modeste… Par ailleurs, le groupe est fort d’un portefeuille de marques très diversifié et s’est défait petit à petit de son image du spécialiste du pastis. Désormais, Pernod Ricard commercialise une gamme allant de la vodka au whisky en passant par les vins ou le cognac (très prisé en Asie). Seul point noir qui pourrait être défavorable au dossier, c’est sa dette qui pèse encore dans le bilan. Le groupe prend à bras le corps ce problème et s’évertue à poursuivre ses efforts pour se désendetter. Mais au final, Pernod Ricard parvient à honorer ses échéances financières sans encombres puisque le groupe de spiritueux arrive à préserver ses marges notamment en appliquant une hausse de ses tarifs sur ses marchés les plus dynamiques, Chine en tête.