Dans un marché euphorique, PagesJaunes suit le mouvement et bondit de 5,48% à 3,16 euros ce matin en Bourse de Paris. Les investisseurs ont fait fi des comptes en repli sur les neuf premiers mois de l’année et ont préféré s’adonner à des emplettes à bon compte.
Ainsi, PagesJaunes affiche un résultat net de 162,3 millions d'euros sur les neuf premiers mois de 2011, en baisse de 14,7%, principalement liée à la baisse du résultat financier en lien avec le refinancement de la dette bancaire.
La marge brute opérationnelle a diminué de 4,4%, à 380,9 millions, soit 46,5% du chiffre d’affaires. Le taux de marge bute opérationnelle est resté stable dans les annuaires imprimés, à 47,7%, alors qu'il a reculé dans les activités Internet, à 46,3%, sous le double impact des investissements prévus pour supporter la croissance et du poids croissant de filiales qui génèrent une moindre marge.
Sur le seul troisième trimestre, le chiffre d'affaires du groupe a baissé de 4,2% (en baisse de 3,7% à périmètre de parution comparable. Les activités Internet restent orientées à la hausse, en croissance de 5,6%, avec une progression de 6% sur le search. Les annuaires imprimés restent toujours le point noir du groupe. Ils ont enregistré une baisse de 10,4% à périmètre de parution comparable. Ce qui n’a pas manqué d’impacter la marge brute opérationnelle de Pages Jaunes puisqu’elle a diminué de 5,4% (en baisse de 4,3% à périmètre de parution comparable).
Le groupe maintient ses perspectives 2011, parmi lesquels un chiffre d'affaires attendu en baisse d'environ 2% et une marge brute opérationnelle attendue entre 485 et 500 millions d'euros
Du coté des analystes, Gilbert Dupont avait relève en début de semaine son opinion sur PagesJaunes de « alléger' à 'acheter » suite à la forte baisse du titre sur les six derniers mois (-57%). Il avait toutefois ajusté sa mire à 4 euros contre 4,3 euros.
L’intermédiaire financier avait estimé dans sa note que le cours actuel est un bon point d'entrée sur la valeur après « avoir été négatif pendant plus de deux ans sur le titre en raison du ralentissement de la croissance d'Internet, des risques sociaux et de la structure financière problématique ». Ainsi, Gilbert Dupont met en avant un retour probable à la croissance de l'activité en 2012, une politique de dividende qui devrait rester élevée et un éloignement du risque de bris de covenants.
Pour notre part, cette mue vers le monde de la Toile s’impose pour l’éditeur historique d’annuaires afin de se maintenir à flot. Avec le net recul de l’activité traditionnelle d’impression d’annuaires (- 9,3 %) constatée sur les neuf premiers mois de l’année 2011, Pages Jaunes a dû dépoussiérer ses activités. Cette évolution du Business model nous semble créatrice de valeur et de rentabilité. Nous sommes positifs sur l’annuairiste, que nous détenons par ailleurs en portefeuille et conservons un biais haussier sur le titre avec un objectif de 7,50 euros. Toutefois, l’endettement du groupe reste encore très élevé et pour le résorber, il y a un risque que la politique de dividende qui est à l’accoutumée très généreuse, soit sacrifiée sur l’autel de l’endettement… Par ailleurs, nous sommes déçus de la communication financière du groupe, notamment sur les conflits sociaux qui ont été à l'origine de l'avertissement sur résultats lancé en juillet dernier…
