« Le niveau de l'emploi est à son plus haut depuis la Réunification » s’est félicitée la ministre de l'Emploi Ursula von der Leyen. Engagée dans une spirale vertueuse, l’économie allemande se démarque de ses voisins. Portée par une demande mondiale croissante pour les produits made in Germany, les entreprises exportatrices ont recommencé à investir, et ont embauché massivement en 2010.
Au final, sur l'ensemble de l'année 2010, le taux de chômage s'est affiché à 7,5%. A fin décembre, on comptait 3.016 millions de chômeurs. C'est moins que l'année précédente (8,2%). Mieux encore, le taux de chômage est moins élevé qu’avant la crise financière, période durant laquelle le taux stagnait à 7,8%.
La croissance économique allemande, dont la robustesse est digne d’un pays émergent, ainsi que la perspective d’une amélioration de l’emploi et des salaires, laissent une place confortable à l’optimisme. Et cette spirale vertueuse devrait se poursuivre en 2011, avec des prévisions de croissance qui évoluent autour de 2% pour 2011, après une progression de 3.9% en 2010.
Les Allemands eux-mêmes sont optimistes: un sur neuf seulement a peur de se retrouver au chômage, contre un sur cinq il y a un an, selon un sondage du cabinet de conseil Ernst& Young. L’avenir est rayonnant, et la visibilité est bonne, ce qui incite les entreprises à embaucher. Au final, le nombre d’emplois en 2010 a battu un record en franchissant la barre des 40 millions de personnes (40,37millions).
Du coup, certains économistes n’hésitent pas à parler de « pénurie d’emplois ». Le manque de main d'oeuvre qualifiée sera d’ailleurs une thématique prédominante en 2011. Au regard du contexte, et au prix de nombreux efforts en terme de compétitivité, la perspective d’une hausse des salaires semble légitime. Du coup, les syndicats réclament des hausses de salaires de plus de 6%, ce que les allemands approuvent à 64%.
Un bémol cependant, l’amélioration du marché du travail dont découle la hausse de l'emploi "provient en grande partie d'une hausse du temps partiel", note un analyste de l'institut DIW. Chez les moins de 25 ans, l'emploi précaire concerne même 54% des actifs. Or, la précarité du travail, autre enjeu crucial qui devra être relevé en 2011, bride à coup sur la consommation des ménages pour qui les revenus, et par conséquent l’avenir, sont incertains.