Retour sur les performances respectives enregistrées par le couple franco-allemand en termes de croissance, de commerce extérieur, de compétitivité, et de dialogue social.
L’activité économique redémarre en zone euro. +1% en moyenne. En tête du palmarès, l’Allemagne, qui a enregistré au deuxième trimestre une croissance de 2,2%. Une accélération de l’activité qui n’avait pas été aussi robuste depuis la réunification. La France a, quant à elle vu son Pib croître de 0,6%, trois plus qu’au premier trimestre. Initialement prévu à 2,1%, les autorités germaniques relèvent leurs prévisions de croissance, à désormais 3,4% en glissement annuel. A l’inverse, la France a dut revoir à la baisse ses ambitions, et table désormais sur une croissance de 1.4% pour 2010.
En terme de compétitivité, la spécialisation très pointue des industries germaniques a permis à l'Allemagne de progresser de deux rangs en terme de compétitivité et se retrouve cinquième dans le classement des économies mondiales les plus compétitives. La France quant à elle a gagné une place, mais pointe en quinzième position.
Sur le plan du commerce extérieur, les profils du couple franco-allemand s’avèrent différents. Pour l’Allemagne, un excédent commercial. Pour la France, un déficit. Ainsi, en juillet le déficit commercial de la France s’est creusé de 400 millions, pour s’élever à 4,2 milliards d’euros. Outre-rhin, l’excédent enregistré, a atteint 12,7 milliards. Les exportations ont certes reculé de 1,5%, n’entraînant qu’une hausse modeste de 200 millions, une contre performance, mais tout de même, c’est bien un excédent commercial à deux chiffres qui a été enregistré, à faire pâlir d’envie les économies européennes.
Sur le front de l’emploi, le taux de chômage en Allemagne a reculé pour le 14ème mois consécutif, tombant à 7,6%, son plus bas niveau depuis 1992. En France, le fléchissement du taux de chômage s’accentue, mais celui-ci devrait stagner, à 9,4% de la population active en 2010.
Deux pays, deux contextes économiques. Le gouvernement d’Angela Merkel affiche la volonté de partager les fruits de la croissance. Une hausse des salaires est donc envisageable outre-rhin. Pour finir, l’Allemagne a dut elle aussi réformer son système de retraite. Dans ce pays où le consensus est roi, l’âge légal de départ à la retraite est passé sans heurts de 62 à 63 ans. La réforme va encore plus loin et envisage dès 2012, le recul du départ à la retraite à 67 ans pour ceux qui sont nées après 1964. L’institut de conjoncture berlinois DIW évoque même un départ à 70 ans, tandis qu’en France, le report de l’age légal à 62 ans est vécu douloureusement par des millions de français. En revanche les français cotisent plus longtemps, 41 annuités, contre 37 en moyenne pour les Allemands.