Le risque de voir l’inflation s’inscrire au delà des 2% dans les prochaines années a augmenté au mois de mai a reconnu la BOE dans ses minutes. En effet, l’inflation pourrait atteindre 5% à moyen-terme, en raison de la hausse du cout des matières premières et de l’énergie, après avoir touché un pic à 4.5% au mois de mai. Et pourtant, à 7 voix contre 2, la banque centrale maintient le taux directeur inchangé à 0.5%. Par ailleurs, la BOE a détecté quelques signes inquiétants qui indiquent que l’inflation pourrait s’inscrire durablement dans le paysage de l’économie britannique. A commencer par la hausse du CPI, tirée par la hausse des prix des matières premières, qui commence à se répercuter sur les salaires ce qui amplifie les risques d’un effet de second tour qui auto alimenterait l’inflation sur le long terme.
Parallèlement, l’économie britannique va continuer de souffrir d’une faiblesse de la demande plus longtemps que prévu. Pénalisé par une consommation faiblarde, la croissance restera faible au deuxième trimestre, similaire à celle du premier trimestre.
Pris entre le marteau et l’enclume, entre des risques inflationnistes orientés à la hausse et une reprise économique fébrile, les membres de la BOE ont décidé de repousser le dilemme de la politique monétaire à la prochaine réunion. Certains membres, craignant le spectre de la déflation, militent pour le maintient d’une politique monétaire ultra accommodante estimant que, "des achats d'actifs supplémentaires pourrait être légitime". D’autres estiment qu’une hausse des prix de 5% est le premier risque qui pèse sur la reprise économique. Deux visions difficiles à concilier qui conduisent la BOE à opter pour le statu quo.