La querelle qui oppose depuis des semaines l’Allemagne à la BCE sur le sujet de la Grèce alimente la nervosité des opérateurs. L’un et l’autre campent sur leurs positions, au risque d’alimenter la confusion et d’agacer les marchés.
Pour faire simple, la BCE estime que la Grèce ne doit en aucun cas faire défaut sur sa dette, tandis que des voix s’élèvent en Allemagne pour réclamer une part de mutualisation de la dette, une participation du secteur privé et l’émission d’euro-obligations. La BCE rappelle qu'en cas de défaut, elle refuserait d'accepter les emprunts d'Etat grecs comme collatéraux pour des emprunts à court terme, ce qui empêcherait les banques du pays d'accéder à leur principale source de financement.
Et le temps presse à 48 heures du sommet des dirigeants de la zone euro sur un deuxième plan d'aide à la Grèce. L’une des questions essentielles est de savoir si les mesures prises pourraient amener les agences de notation à considérer la Grèce en défaut de paiement.
Lors d'un entretien sur CNBC, Ewald Nowotny, membre du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne, a fait un premier pas en indiquant que la BCE pourrait accepter certaines propositions pour résoudre la crise grecque qui incluraient un "défaut partiel". "Certaines propositions prévoient une très brève situation de défaut de paiement qui n'aurait pas de conséquences majeures", a-t-il déclaré.
En revanche, il est "évident qu'en aucun cas [le sauvetage] ne doit mener à un défaut de paiement, car cela aurait des conséquences très graves, notamment pour ce qui concerne la capacité de la BCE à accepter des collatéraux grecs".
Toutefois, le membre de la BCE s’est sentit obligé de préciser que la BCE n'était pas contrainte par les décisions des agences de notation. "La décision finale sera une décision de la BCE, car la BCE ne doit pas être totalement dépendante des agences de notation. Au bout du compte, il s'agira de notre responsabilité, de nos choix »