A l'issue de l'offre publique volontaire visant les actions Emporiki, le Crédit Agricole détient 93% du capital de sa filiale grecque. La banque verte va mettre en place un retrait obligatoire sur ces titres.
Après avoir longtemps hésité en 2005 à vendre ses parts dans Emporiki, dont elle détenait à l'époque 11%, Crédit Agricole avait changé son fusil d'épaule mi-2006, en lançant une offre publique valorisant la banque grecque 3,1 Milliards d'Euros, ce qu'il présentait comme le plus important investissement étranger jamais réalisé en Grèce. Initialement, l'acquéreur espérait un impact positif sur le bénéfice par action sous deux ans et un retour sur investissement supérieur au coût du capital sous 4 ans. L'offre du français avait été un temps concurrencée par une surenchère en titres de la Banque de Chypre, qui proposait alors l'équivalent de 3,78 MdsE avant de renoncer à son projet. L'OPA avait été déclarée réussie en août 2006.
Pour la banque verte, cette OPA sur Emporiki va alourdir la facture. La banque verte a en effet annoncé une lourde dépréciation sur Emporiki, qui grèvera les comptes à hauteur de 850 Millions d'Euros. La filiale, qui détient dans ses comptes de la dette souveraine grecque, a subi le ralentissement de l’économie grecque, la concurrence entre banques pour limiter la fuite des dépôts et une hausse des impayés. Conséquence, Empriki accuse une perte nette de 451 millions d’euros au deuxième trimestre, tandis que son retour à l’équilibre, initialement prévue pour 2012, est compromis.
Plus généralement, sur les 135 milliards d’euros de dette souveraine pour lesquels les créanciers privés se sont engagés à faire un effort, les français devraient participer à hauteur de 15 milliards d’euros. Le président de la Fédération bancaire française, François Pérol, a déclaré que les banques et assureurs français allaient perdre environ 3 milliards d'euros en raison du plan d'aide à la Grèce.