Face à de telles situations exceptionnelles, il est à la fois facile et difficile de trouver des explications.
Dette grecque ? Dette US ? Manque de confiance dans la capacité de la zone euro à juguler de futures crises ? Révision inédite du PIB US, divisée par 4 au premier trimestre ? Fin des flux de liquidités du QE ? Dans cette configuration que certains nomment déjà Black swan (même si le mot est d’ores-et-déjà utilisé à tort et à travers) le mieux est de prendre un peu de recul et de réfléchir, ce que ne permettent pas les montagnes russes et les coups d’adrénaline en intraday.
Certes, les perspectives de croissance mondiale sont moroses et l'absence de facteurs de soutien clairement identifiés place les marchés financiers sous pression. Des marchés qui avaient surfé sur l’euphorie des liquidités abondantes de la Fed et des espoirs de rebond de la conjoncture. Il semble que ceux-ci réajustent soudainement et de façon très violente leur vision sur les prochains mois. De la confiance aveugle, emmené par un optimisme presque béat ils sont passés à la psychose absolue, échafaudant les scénarios du pire où l’Espagne ferait faillite tandis que les USA seraient dégradés sur fond de récession profonde.
Dans les phases de panique tous les prétextes sont bons pour enfoncer les supports et le justifier. Cela, plus les inévitables programmes de vente automatiques autoalimentés, explique sans doute la débâcle actuelle, avec un CAC qui a ouvert quasiment a ses plus bas de 2010. 13.6% en 10 jours, nous l’affirmons, ne nous paraît cependant pas raisonnable. STM se traitant sous son niveau de cash-flow, ce n’est économiquement pas sérieux. Que faire alors ? Attendre. Mais pas passivement. Et tirer les leçons.