La semaine dernière, la BCE a racheté des obligations sur le marché secondaire afin de circonscrire les craintes d’une propagation de la crise souveraine à l’Italie et l’Espagne. Une action qui avait entrainé une détente significative et salutaire sur les taux de ces pays périphériques qui dépassaient le seuil fatidique des 6%, signe d’une relative défiance des marchés financiers quant à la maitrise des finances publiques.
La BCE a pris le taureau par les cornes afin d’enrayer une contagion de la crise en rachetant 22 milliards d’euros de dettes de ces deux pays. Un record ! Jamais depuis le lancement du programme de rachat d’obligations, la BCE n’avait autant dépensé en une semaine. 22 milliards d’euros qui ont permis de circonscrire l’incendie se propageant en zone euro.
Et un résultat spectaculaire et immédiat puisque les taux à 10 ans de ces deux pays ont nettement reflué sous le seuil de 6%. Le taux d’intérêt italien à 10 ans a baissé de 6.195%, le 4 aout, à 5.04% hier. Le taux espagnol a suivi la même tendance, chutant de 6.284% à 4.992% la veille. Désormais, la BCE détient dans ses comptes 96 milliards d’euros d‘obligations d’Etats en difficulté, dont 10% à 15% de dettes publiques, irlandaises, grecques et portugaises.
Pour l’heure, la BCE est le seul pompier capable de circonscrire l’incendie, mais elle n’a pas plus beaucoup de cartouches. C’est au FESF de prendre le relais, mais la crise venait à se propager à l’Italie ou l’Espagne, ses capacités seraient nettement insuffisantes. C’est d’ailleurs l’un des principaux enjeux de la gouvernance de la zone euro, réévaluer les capacités du fonds, actuellement doté de 440 milliards d’euros. Mais l’Allemagne continue de s’y opposer farouchement, dans le sens où ce serait le premier pas vers une mutualisation des dettes publiques.