La Banque d'Angleterre a décidé, comme d’habitude, de laisser son principal taux directeur à 0.5%, le plus bas de son histoire et son programme de rachat d'actifs inchangés, à 200 milliards de livres sur fond de signes de plus en plus inquiétants pour les perspectives de l'économique britannique.
Cette réunion intervient au moment même où l’OCDE et les chefs d’entreprises britanniques plaident pour un renforcement des mesures exceptionnelles pour soutenir une reprise qui ne cesse de s’affaiblir, de l’aveu même de son gouverneur Mervyn King qui a déclaré que les perspectives de l'économie britannique s'étaient détériorées.
Les indicateurs économiques parus récemment montrent en effet une baisse de la production industrielle en juillet et le ralentissement le plus marqué de la croissance du secteur des services au Royaume-Uni depuis plus de dix ans.
Ces signes de faiblesse conduisent les investisseurs à penser qu'aucun relèvement de taux n'interviendra cette année, malgré une inflation élevée, et alimentent les spéculations sur une reprise du programme de rachat d'obligations de la banque centrale.
Mais jusqu'à présent, seul un membre du comité de politique monétaire - Adam Posen - a voté en faveur d'une extension de ce programme.
Mervyn King n'a pas écarté, lors de la conférence de presse du mois d'août, de nouvelles mesures d'assouplissement quantitatif, mais il a souligné que celles-ci ne seraient décidées que si la faiblesse de l'économie semblait susceptible d'entraîner l'inflation en deçà de l'objectif de 2%. Hors l’inflation ne cesse de progresser, elle a encore accéléré en juillet pour s’inscrire 4.4% en juillet contre 4.2% en juin. Avec un niveau d’inflation aussi élevé, la BOE n’a pas de marge de manœuvre suffisantes pour mettre en œuvre un QE.
En définitive, la BOE reste impuissante, prise entre le marteau et l’enclume, entre un risque croissant de récession, et une inflation toujours plus élevée.