L'idée prônée par Bercy de transformer le Fonds européen de stabilité financière (FESF) en banque a été abandonnée. D'après Klaus Regling, le président du FESF cité par le Handelsblatt ce mardi, les Européens auraient décidé de tirer un trait sur cette possibilité.
Initialement, cette manœuvre aurait permis d'augmenter la capacité d'aide du fonds au-delà des 440 milliards d'euros prévus, une somme insuffisante pour venir en aide aux poids lourds de la zone comme l’Espagne et l’Italie .
En transformant le FESF en banque, le Fonds européen de soutien aurait eu la possibilité d'emprunter auprès de la BCE pour venir en aide aux pays de la zone euro en difficulté. Une telle solution serait revenue à transformer la BCE en "bad bank", ou structure de défaisance pour obligations dépréciées, et aurait constitué un pas vers une mutualisation des pertes des Etats, ce que Berlin refuse catégoriquement
Cette idée, "encore discutée il y a quelques semaines (...) n'est plus du tout sur la table" avant le sommet européen de ce week-end qui doit apporter une réponse que les Européens espèrent convaincante à la crise de la dette en zone euro, a déclaré Klaus Regling. "Le FESF ne sera pas une banque", a-t-il ajouté lors d'une conférence à Munich, a rapporté le quotidien économique allemand.
Selon le Handelsblatt, la Commission européenne, l'Allemagne et d'autres pays européens ont rejeté l'idée d'une licence bancaire comme contraire aux traités européens qui interdisent à la BCE de financer les dettes des pays membres.
Par ailleurs, la mise en place d’un effet levier aurait pu mettre sous pression le triple A de la France selon le directeur des prévisions macro-économiques du DIW (un des 5 instituts de prévisions économiques allemands), qui estime qu' "une expansion du FESF signifierait très vraisemblablement la fin de la note AAA de la France. Tout effet de levier appliqué au FESF accroîtrait le risque de perte de garanties et serait un poison pour la note de la dette française", prévient-il.