Un projet de rapport du Fonds monétaire international avertissait déjà en 2009 que la dette grecque devenait incontrôlable et pourrait précipiter le pays vers un défaut catastrophique, mais cet avertissement n'a jamais été rendu public en raison de pressions exercées par les autorités grecques, rapportait dimanche le New York Times
La Grèce s'était plainte de ce projet de rapport auprès du FMI, qui a ensuite minimisé les risques qu'Athènes puisse un jour faire défaut. « Ce revirement du FMI n'est qu'un élément mineur d'une tendance généralisée au déni qui a conduit la Grèce au bord de la faillite et menace maintenant la zone euro », selon le New York Times.
Politiques, législateurs et banquiers ont tous sous-estimé les dangers de la dette grecque. Au cours des deux dernières années, nombre de responsables ont proposé des solutions qui n'ont fait qu'aggraver la situation. Car les nombreux plans d’austérité qui s’enchainent depuis 2 ans n’ont fait qu’aggraver la récession, qui elle-même amputait les recettes publiques, rendant inefficace les coupes budgétaires. Parmi ces responsables figure en particulier Jean-Claude Trichet, qui vient de quitter la présidence de la Banque centrale européenne, estime le New York Times.
Si la BCE et le FMI étaient dans le déni concernant la Grèce, il est indispensable de ne pas répéter les mêmes erreurs pour l’Italie. La BCE, qui a pris conscience de la gravité de la situation, a déjà racheté quelques 100 milliards de titres sur les trois derniers mois, (dont plus de la moitié seraient des emprunts italiens). Alors que les Traités européens ne lui confèrent pas ce pouvoir, la BCE se veut pragmatique, et intervient encore massivement aujourd’hui pour racheter du papier italien et espagnol (5.65%) alors que le 10 ans Italiens dépasse la cote d’alerte, pour culminer à un nouveau record à 6.57%. Du jamais vu depuis la création de la zone euro