Les banques italiennes sont chahutées, plombées par l'envolée des rendements des emprunts d'Etat italiens à dix ans malgré l'annonce du départ prochain du Premier ministre Silvio Berlusconi. A la Bourse de Milan, les valeurs bancaires affichent mercredi après-midi de forts replis, alors qu'elles avaient ouvert en hausse. Intesa Sanpaolo, qui a pourtant dévoilé une publication solide la veille avec des fonds propres de 10.2% chute ainsi de 3,8% à 1,15 euro, tandis que UniCredit perd 5,1% à 0,77 euro.
Selon des opérateurs et des analystes, le fait que le rendement des emprunts à dix ans ait dépassé 7% - un sommet depuis 1997 - signifie que les banques de la péninsule sont quasiment exclues du marché interbancaire.
Certains d'entre eux estiment que cette situation pourrait forcer Rome à demander une aide extérieure, mais que l'économie italienne est trop importante pour bénéficier d'un plan d'aide sur le modèle grec.
Pour tenter d'enrayer l'envolée des rendements, les banques italiennes ont annoncé mercredi qu'elles ne prendraient pas de frais pour l'achat d'obligations souveraines transalpines.
Le directeur général d'Intesa Sanpaolo (ISP.MI), Corrado Passera, a également indiqué que la première banque d'Italie continuerait d'investir dans des emprunts d'Etat italiens. Il a en outre mis en garde les investisseurs, le gouvernement et les autorités de régulation contre les conséquences d'une explosion des coûts de financement et a exhortés les dirigeants politiques à restaurer la crédibilité de l'Italie sur les marchés financiers.
Le marché spécule désormais sur le fait que si les conditions de marché restent difficiles, UniCredit (UCG.MI) pourrait être contrainte de demander de l'aide à l'Etat dans les jours qui viennent.
Le comité stratégique de la banque se réunit mercredi pour évoquer le très attendu plan stratégique de la banque et son projet d'augmentation de capital, dont le montant pourrait atteindre plusieurs milliards d'euros. Selon des opérateurs, il n'est pas certain que UniCredit puisse se financer sur les marchés dans un avenir proche si la volatilité actuelle persiste et si les tensions sur la dette souveraine ne s'apaisent pas.