La Bundesbank a abaissé lundi ses prévisions de croissance pour l'Allemagne, répétant que le pays pourrait subir une période de faiblesse économique "prononcée" si la crise des dettes souveraines de la zone euro s'aggravait.
"Dans l'ensemble, un affaiblissement de la conjoncture économique est attendu pour l'année qui vient, donc un scénario de base fondé sur une prévision de croissance du produit intérieur brut de 0,5% à 1% semble réaliste", a expliqué la banque centrale allemande dans son bulletin mensuel. Elle a par souligné que la croissance serait de plus en plus tirée par la demande intérieure, et moins par les exportations.
En juin, la Bundesbank avait annoncé tabler sur une croissance de 1,8% en 2012, un ralentissement significatif puisque l'économie allemande devrait afficher cette année une hausse de son PIB d'environ 3%. Le gouvernement fédéral avait quant à lui indiqué en octobre s'attendre à une croissance de 1% en 2012.
La situation du marché de l'emploi ne devrait en revanche pas subir de "modifications sensibles", a ajouté la banque centrale alors que le chômage pointe en hausse pour le deuxième mois consécutif, à 7% de la population active.
Elle discerne néanmoins d'importants facteurs de risque. "Une phase de faiblesse prononcée n'est en conséquence pas à exclure si la crise des dettes souveraines en Europe s'aggrave nettement".
D’ailleurs, le ralentissement économique redouté pour 2012 est dejà à l’œuvre selon le ministère du budget dans son rapport mensuel: "Les indicateurs signalent actuellement un développement économique sensiblement plus lent vers la fin de l'année" (…) "Ces prochaines années, la croissance économique devrait se modérer quelque peu, de sorte que les recettes fiscales devraient être moins élevées", a souligné le vice ministre des Finances Jörg Asmussen dans ce rapport, en ajoutant que "les risques restent élevés".
Le ministère a également indiqué s'attendre à ce que le déficit de l'Allemagne soit "nettement inférieur" à 25 milliards d'euros cette année. Une estimation qui est sensiblement inférieure à celle donnée précédemment par le ministre des Finances Wolfgang Schaüble, qui faisait état d'un déficit pratiquement deux fois plus gros, de 48,4 milliards d'euros.