L'OCDE n’a pas été tendre hier avec la France. A l’occasion de son rapport semestriel, l’organisation de la muette a tiré la sonnette d’alarme sur les perspectives de croissance et de déficits de l’hexagone.
Elle a dans un premier temps drastiquement revu en baisse sa prévision de croissance pour la France, qui serait à peine positive en 2012 après avoir traversé une "courte" période de récession au quatrième trimestre 2011 et au premier trimestre 2012. En conséquence, elle a révise sa prévision de croissance pour l’hexagone en 2012 de 2.1% à…. Seulement 0.3% ! On est très loin de la prévision du gouvernement qui table encore sur 1% de croissance après avoir revu par deux fois à la baisse leurs ambitions. Par ailleurs, les experts estiment que les deux plans d’austérité, respectivement de 11 et 7 milliards d’euros ne sont pas suffisants « compte tenu du ralentissement de la croissance économique et de la charge croissante de la dette ». Les perspectives sombres dressées par l’OCDE qui préfigure d’une stagnation, exigent par ailleurs un nouveau plan anti-déficit, une éventualité qui a été immédiatement rejetée par Bercy.
Du coup, la rumeur qui circule selon laquelle S&P pourrait annoncer sous peu le placement de la note AAA de la France sous perspective négative, gagne en crédibilité.
"Cela pourrait intervenir sous une semaine, ou peut-être 10 jours", dit une source diplomatique citée par le quotidien économique La tribune, qui évoque une intense réflexion en ce sens au sein de l'agence.
La France sait pertinemment qu’elle est dans le viseur des trois agences de notation qui l’ont chacune prévenu qu'une intensification de la crise mettrait en danger son fameux "triple A". Une autre source citée par la Tribune, glisse même que cette annonce aurait dû être rendue publique vendredi soir… Autrement dit, la question n’est plus tant de savoir si la France conservera son Triple A, mais quand elle le perdra.