Le chancelier de l'Echiquier britannique, George Osborne a dû admettre mardi, pour la deuxième fois cette année, que la croissance économique du Royaume-Uni serait plus faible que prévu et que les emprunts de l'Etat dépasseraient ses prévisions.
En conséquence, les mesures d'austérité devraient vraisemblablement être maintenues au-delà des élections de 2015, une rigueur ce qui compromet la réélection de l'actuelle majorité au pouvoir.
Lors de sa présentation d'automne sur le budget, George Osborne a déclaré devant le Parlement que l'Office for Budget Responsibility (OBR), organisme indépendant de surveillance des finances publiques britanniques, prévoyait un budget structurel plus élevé que prévu, ce qui signifie que le gouvernement va avoir plus de mal à atteindre son objectif d'une suppression du déficit structurel.
L'OBR prévoit que les emprunts nets du secteur public s'élèveront à 127 milliards de livres sterling durant l'exercice qui se terminera fin mars 2012, contre une projection de 122 milliards de livres donnée en mars dernier. Pour l'exercice qui se terminera fin mars 2013, l'OBR table sur des emprunts nets de 120 milliards de livres sterling, contre 101 milliards de livres prévus auparavant. Durant l'exercice 2013-2014, le gouvernement emprunterait 100 milliards de livres sterling, et non 70 milliards de livres, tandis que l'année suivante, en 2014-2015, les emprunts nets atteindraient 79 milliards de livres sterling, au lieu de 46 milliards de livres.
Au total, le gouvernement britannique devrait emprunter 111 milliards de livres sterling de plus qu'il ne le prévoyait. Un montant qui vient s'ajouter aux 47 milliards de livres d'emprunts supplémentaires que George Osborne avait déjà annoncés en mars.
Il n’empêche, le gilt, c’est-à-dire le 10 ans britannique (2.24%) offre un rendement moins élevé que le bund allemand (2.33%), ce qui n’était pas arrivé depuis 2009, signe que l’obligation anglaise est jugée plus sure que l’allemande, et ce malgré l’assouplissement quantitatif de la banque centrale d’Angleterre.
Pourtant, les perspectives de croissance économique sont clairement revues à la baisse. Pour 2011, il table sur 0,9% de croissance, contre 1,7% prévu en mars, tandis qu'en 2012, la croissance économique devrait atteindre 0,7%, contre 2,5% initialement prévus. L’OCDE qui dévoilait la veille ses projections de croissance table sur un petit 0.5% de hausse du PIB en 2012 avant d’accélérer à 1.8% en 2013.
Le gouvernement a de son coté indiqué que le produit intérieur brut devrait augmenter de 2,1% en 2013, de 2,7% en 2014 et de 3% en 2015 et 2016.