Avant une semaine cruciale pour l'euro, le gouvernement de Mario Monti a adopté dimanche 4 décembre une cure anti-crise d'une rigueur draconienne pour tenter de mettre l'Italie à l'abri de la crise de la dette.
Conscient que les deux plans d'austérité de 60 milliards d'euros adoptés en juillet et en septembre ne seront pas suffisants puisque l’économie italienne entre en récession, les Italiens vont devoir « se serrer davantage la ceinture » pour tenir la promesse faite à Bruxelles d'atteindre l'objectif de l'équilibre budgétaire en 2013.
Afin de souligner l'urgence de la situation, M. Monti, a rappelé avoir reçu il y a trois semaines le mandat d'"aider à sauver l'Italie" d'une crise "très grave" qui "risque de compromettre ce qu'ont accompli en 60 ans de sacrifices au moins quatre générations d'Italiens". Voulant donner l’exemple, il a fait savoir qu’il suspendait sa propre rémunération en tant que président du conseil et ministre de l’économie.
Ce nouveau plan anti-crise, dont M. Monti a avancé l'adoption à dimanche au lieu de lundi face à l'urgence de la situation, envisagerait d’une part des coupes dans les dépenses publiques, notamment pour les collectivités locales qui devront réduire leurs dépenses de 5 milliards d’euros. La cure d’austérité prévoit également une augmentation de la fiscalité, notamment sur l'immobilier ainsi qu’une nouvelle taxe sur les biens de luxe (voitures, yachts, avions privés) et un renforcement de la lutte contre l'évasion fiscale.
Reste un dernier chapitre du plan, la réforme des retraites qui a suscité une levée de bouclier de la part des syndicats. Cette dernière se traduirait par une augmentation de l'âge de départ et du nombre d'années de cotisations, fixé à 40 ans, dès janvier 2012. La réforme devrait également entraîner un calcul des pensions fondé sur l'ensemble de la carrière et non sur les derniers salaires perçus, ainsi qu'une accélération du relèvement prévu de l'âge de départ des femmes.
"L'ensemble des interventions structurelles s'élève à environ 20 milliards d'euros sur la période 2012- 2014" tandis que sont prévues "des dépenses en faveur de la croissance, du système industriel et de l'emploi pour plus de 10 milliards", a indiqué le gouvernement dans un communiqué.