Le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, a déclaré que grâce à l'accord européen "historique" conclu ce vendredi à Bruxelles, la zone euro pourrait "repartir de l'avant".
Dans une interview accordée à la chaîne LCI, le responsable a ajouté que l'accord européen visant à une plus forte discipline budgétaire et une meilleure intégration économique avait la capacité de détendre les taux d'intérêt sur la dette souveraine des pays de la zone euro.
Alors que cet accord a été conclu par 26 des 27 pays de l'Union, à l'exception du Royaume-Uni, le gouverneur de la Banque de France a estimé qu'il ne fallait pas "exagérer la portée" du 'non' britannique.
Le responsable a par ailleurs prévenu que la Banque centrale européenne n'avait pas vocation à jouer le rôle de prêteur en dernier ressort auprès des banques en difficulté.
Au sujet de la France, Christian Noyer a fustigé le jugement qualifié d’"erroné" de l'agence Moody's sur les banques du pays en réaction au déclassement vendredi des trois plus grandes banques françaises cotées en raison de la détérioration des conditions de financement et de leur exposition persistante aux dettes souveraines. Moody's a abaissé d'un cran la note de la dette à long terme de BNP Paribas (BNP.FR) et de Crédit Agricole (ACA.FR) à Aa3 et celle de Société Générale (GLE.FR) à A1. Les notes de la dette à long terme des trois banques sont assorties de perspectives négatives.
Christian Noyer a affirmé que les agences de crédit devrait avoir une méthodologie "solide" et "crédible" et a regretté qu'elles soient "influencées par une certaine presse anglo-saxonne".
Christian Noyer a estimé qu'il n'y avait pas de "credit crunch", ou de contraction du crédit, en France. "Le crédit aux entreprises a augmenté de 5,5% sur un an", a noté le banquier central. Selon lui, "une réaccélération économique est possible" en France en 2012.