Mais d’où viennent les 150 milliards du FMI ? La France, l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne et même le Portugal vont renflouer le FMI à hauteur de 150 milliards pour que l’institution financière puisse leur re-prêter s’ils devaient rencontrer des difficultés à se financer sur les marchés à des taux abordables. Une situation qui peut sembler ubuesque, mais qui ne l’est pas si l’on prend le temps de se pencher sur les détails.
La somme de 31.4 milliards d’euros que devra mobiliser la France n’aura en effet absolument aucune incidence sur le budget de l’Etat. « Elle n’aboutira en aucun cas à une hausse de l’endettement public », affirme-t-on à Bercy.
En effet, les 31.4 milliards d’euros seront mis à la disposition du FMI sous forme de DTS, les fameux droits de tirages spéciaux. Ces DTS, la France en est le dépositaire, et non le propriétaire. Concrètement, c’est une simple écriture comptable. Tant que cette somme n’est pas utilisée, ce transfert n’exerce aucune pression sur les comptes. A l’inverse, si le FMI décide d’utiliser cette créance, en la mettant à la disposition d’un pays qui en a besoin, le montant alloué sera crée à partir de rien. Plus précisément, le pays qui reçoit les DTS se présente au guichet de la banque centrale du pays pour la convertir en euros. « Il y aurait dans ce cas création monétaire de 31.4 milliards d’euros le temps de la durée du prêt obtenu par ce pays au FMI. Une fois remboursé ce prêt, la création monétaire s’éteindrait » explique Bercy. Prêter 31 milliards au Fmi serait donc un simple jeu d’écriture sans conséquences sur les finances publiques ? De fait, ces DTS pourraient avoir un impact détourné sur les comptes de l’Etat s’ils étaient exercés car c’est précisément la création monétaire et le spectre d’une inflation qui en découlerait qui inquiète les observateurs, et notamment la Bundesbank. Si le renflouement du FMI ne gonfle pas l’endettement public, il augmenterait en revanche la mase monétaire, alimentant ainsi l’inflation.