La zone euro devrait traverser "un court épisode récessif" en raison du repli anticipé du produit intérieur brut de la zone euro au quatrième trimestre 2011 et au premier trimestre 2012, ont annoncé mercredi trois instituts européens d'études économiques
"Comme annoncé par la dégradation du climat des affaires depuis l'été, la zone euro traverserait un court épisode récessif: le PIB reculerait au tournant de l'année", ont indiqué l'Insee, l'institut allemand IFO et l'agence de statistique italienne Istat dans un communiqué.
Les trois instituts tablent sur un repli de 0,3% du PIB de la zone euro au quatrième trimestre puis de 0,2% au premier trimestre 2012, avant une stabilisation au deuxième trimestre, en raison de "tensions persistantes sur les marchés financiers, des plans de consolidation budgétaire et du ralentissement de la croissance externe".
Ils anticipent par ailleurs une diminution de l'inflation, de 2,8% en décembre 2011 à 1,9% en juin 2012, "sous l'hypothèse d'une stabilisation du baril de Brent à 104 dollar par baril et d'un taux de change euro/dollar de 1,35 à l'horizon de la prévision".
Au troisième trimestre 2011, la croissance économique de la zone euro ne s'est élevée qu'à 0,1%, "le rebond technique de certaines composantes du PIB étant compensé par l'effet du ralentissement de la demande extérieure, du choc d'incertitude provoqué par la crise des dettes souveraines et de l'impact des plans de consolidation budgétaire", ont précisé les trois instituts.
La récession, ou plutôt comment éviter la récession, c’est là que réside l’enjeu du prochain sommet des chefs d'Etat et de gouvernement européens
Selon le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy. "Nous devons éviter une récession et mobiliser tous nos efforts à cet effet". "Nous discuterons de la mise au point d'une stratégie anti-récession de l'Europe, qui doit être vaste et efficace", a-t-il ajouté.
Le président du Conseil européen, qui présidera le sommet, a par ailleurs observé que l'environnement des changes était favorable à la monnaie unique.
"L'évolution récente des marchés des changes concernant l'euro va soutenir les exportations", a-t-il estimé.
Herman Van Rompuy a ajouté que si une gestion stricte des dépenses publiques était cruciale pour sortir de la crise, les gouvernements devaient éviter de supprimer des sources de croissance.
"La crise ne peut être résolue qu'ensemble", a-t-il poursuivi, ajoutant que "pourtant, de solides efforts individuels ont été entrepris par les Etats membres".