C’est désormais officiel. La France a perdu son triple A chez Standards&Poor’s. L'agence de notation qui a en effet retiré le précieux sésame à la France et à l'Autriche " a également déclassé sept autres pays de la zone euro, dont l'Italie, l'Espagne et le Portugal. L'Allemagne, la Finlande, les Pays-Bas et le Luxembourg ont été épargnés, tout comme la Belgique, l'Estonie et l'Irlande.
Bien que ces dégradations aient été largement anticipées par les marchés, les CDS européens sont orientés à la hausse. La France et l'Autriche sont les premières touchées, en témoigne le spread du CDS sur la dette française à 5 ans qui grimpe de 5 pts de base à 222 pts de base.
L’occasion pour les leaders politiques de critiquer le rôle des agences de notation qui « ne prennent pas suffisamment en compte les efforts entrepris en Europe pour réduire les déficits publics et progresser vers une union budgétaire », a affirmé le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, avant de poursuivre, "Je ne pense pas que S&P [Standard & Poor's] ait vraiment compris ce que nous avons déjà entrepris en Europe", a-t-il déclaré à l'antenne de la radio Deutschlandfunk.
En réaction aux propos de Standard & Poor's, qui a exprimé des réserves quant à l'efficacité des efforts politiques européens pour contenir la crise de la dette chronique de la région, Wolfgang Schäuble a déclaré que « les agences de notation exerçaient une influence politique et rivalisaient entre elles pour capter l'attention ».
Pour le ministre allemand des Finances, un encadrement plus strict des agences de notation, afin que celles-ci aient davantage de comptes à rendre et soient plus transparentes irait dans le bon sens.