Si la décote sur la dette grecque pourrait atteindre entre 65% et 70%, les deux parties négocient encore sur le taux d'intérêt qui sera accordé aux banques pour leurs nouvelles obligations.
C’est sur le niveau du coupon (intérêts de la dette) que les négociations buttent. Les créanciers privés qui souhaitaient un niveau proche de 4% seraient prêts à l'abaisser à 3,75%, d'après la presse grecque. Le Fonds monétaire international, l'Allemagne et d'autres pays de la zone euro estiment pour leur part qu'il doit être suffisamment bas -3,5%- pour permettre à la dette grecque de ne plus représenter que 120% du PIB en 2020, contre 160% actuellement.
Selon les dernières informations, l'accord sur la dette grecque pourrait se concentrer sur un coupon de 3,7-3,8% pour les nouveaux titres, à mi chemin entre ce que souhaitent le FMI et les créanciers.
En revanche, les créanciers de la Grèce veulent que le rendement soit davantage corrélé à la croissance afin d’augmenter le coupon lorsque la reprise économique sera enclenchée. Par ailleurs, si les créanciers privés sont prêts à faire un effort supplémentaire, ils souhaitent que d'autres y consentent également, à commencer par la Banque centrale européenne.
La directrice générale du FMI, Christine Lagarde, les rejoint sur ce point, considérant que le FMI et les autres créanciers publics allaient sans doute devoir passer des pertes.
Le FMI continue de mettre la pression sur les créanciers, laissant entendre que la seule participation des banques ne serait pas suffisante, pour atteindre l’objectif intangible de ramener le taux de la dette publique grecque à 120% du PIB d'ici à 2020.
Jean-Claude Juncker, le président de l'Eurogroupe partage l’analyse du FMI, évoquant la possibilité que la Banque centrale européenne (BCE) et les pays de la zone euro effacent une partie de la dette grecque.
La Grèce et ses créanciers du secteur privé se rapprochent lentement, mais surement d'un accord, les pourparlers entre les deux parties doivent se poursuivre vendredi à Athènes, après une réunion de deux heures et demie jeudi entre le directeur général de l'IIF, Charles Dallara, le Premier ministre grec Lucas Papadémos et le ministre des Finances Evangelos Venizélos.
Selon un communiqué publié par les créanciers, "des progrès ont été réalisés" après la première journée d'entretiens jeudi, mais aucun accord n'a encore été conclu.