De déboires en déboires… Le millésime 2011 n’a pas été un grand cru…sans surprise pour Carrefour. Cinq avertissements sur résultats en l’espace d’un an alors que le groupe était proche d’un sixième en janvier dernier…
Carrefour ne fait plus recette. Le premier distributeur européen, perd des parts de marché en France, boudé par les consommateurs en raison de sa mauvaise image en terme de prix. En Europe du Sud, c’est le contexte économique qui met en difficulté le groupe (encore) piloté par Lars Olofsson. Le groupe souffre de sa forte exposition en Europe du sud alors qu’il est très peu présent dans le nord du Vieux Continent, moins ébranlé par la conjoncture économique… D’autant plus que la scission de Dia prive Carrefour de revenus non négligeable, le hard discount ayant la cote en ces temps difficiles.
Et ces difficultés s’en ressentent dans les comptes. Carrefour fait état d'un résultat opérationnel courant en repli de 19% sur l'année écoulée, en bas de fourchette initiale pour un bénéfice net part du groupe de en baisse de 14,3% à 371 millions d’euros. Pour préserver sa trésorerie, mise à mal par la chute de ses résultats, Carrefour va limiter à 11 seulement cette année le nombre de magasins adaptés au format Planet et il gèlera ensuite leur déploiement. C’est le signe d’un cuisant échec. Présenté comme la pierre angulaire du redressement de Carrefour, le concept « Carrefour Planet », nouveau format d’hypermarché destiné aux centre-villes devait être déployé sur 2012 « de manière pragmatique, pays par pays, en tenant compte des conditions macroéconomiques existantes et sa politique sélective d'allocation des investissements ». Mais le défi était de taille et le groupe Carrefour a préféré jeter l’éponge au lieu d’essuyer les plâtres. A la fin 2012, Carrefour devrait donc compter seulement 92 Planet au total, contre 221 transformations et 243 simples « rénovations » prévues d'ici à la fin 2013.
Alors, pour limiter la case et ainsi tenter de redresser la barre, le groupe va utiliser sa trésorerie comme variable d’ajustement. Ainsi, Carrefour ramènera ses investissements entre 1,6 et 1,7 milliard d'euros cette année, contre 2,3 milliards en 2011. Par ailleurs, Carrefour va diviser son coupon par deux à 0,52 euro par action (contre 1,08 euro en 2010), un niveau nettement inférieur à celui de 0,72 euro attendu par les analystes.
Le défi que doit donc relever Georges Plassat est dantesque… Le salut du groupe pourrait peut être venir de l'arrivée de ce nouveau PDG et jouer éventuellement le rôle de catalyseur. Mais elle ne fera pas disparaître les difficultés actuelles du groupe…