Poweo bondit de plus de 20% à 3,38 euros alors que le producteur d’énergie indépendant vient d’officialiser ses noces avec son homologue Direct Energie. Les deux opérateurs alternatifs d'énergie ont en effet annoncé hier soir leur projet de fusion, sans pour autant dévoiler le volet financier de l’opération.
Les conseils d'administration des deux groupes ont « approuvé le principe d'une fusion par absorption de Direct Energie par Poweo », ont déclaré les deux groupes dans un communiqué commun.
« La fusion donnerait naissance au premier opérateur alternatif multi-énergie à taille critique en France avec plus d'un million de clients résidentiels et professionnels, livrant chaque année environ 10 TWh d'électricité et de gaz naturel » expliquent les deux futurs partenaires.
La parité proposée serait de 841 actions Poweo pour 9 actions Direct Energie, soit un poids relatif de 58,3% pour Direct Energie (sans prendre en compte sa participation de 46% dans Poweo), contre 41,7% pour Poweo. Les futurs mariés signalent également que leurs actionnaires -Ecofin et Luxempart pour Poweo, François Premier Energie, Impala et EBM Trirhena pour Direct Energie- avaient donné leur consentement à cette union.
A l'issue de la fusion, la cotation sur Alternext serait maintenue. Un transfert sur Euronext à moyen terme serait envisagé.
Les conseils d'administration de Poweo et Direct Energie « devraient se réunir à nouveau d'ici la fin du mois de mai 2012 à l'effet d'arrêter les modalités définitives de la fusion, de signer le traité de fusion et de convoquer, à la fin du premier semestre 2012, les assemblées générales des actionnaires de Poweo et Direct Energie ».
Ce projet de mariage ne date pas d’hier. En avril 2011, Poweo songaient de plus en plus à un rapprochement pour diminuer les coûts. « Avec Direct Energie, nous passerions de 400.000 points de livraison à un million, ce qui permettrait de réaliser d'importantes économies d'échelle. Mais il y a d'autres opérateurs et nous étudions toutes les possibilités », avait indiqué Loïc Capéran, le directeur général de Poweo au journal ‘Les Echos’. Un mariage de raison donc pour le fournisseur alternatif d’énergie, impuissant devant l’opérateur historique EDF. Un remake de David contre Goliath en quelque sorte dont Poweo n’a pas pu sortir victorieux de ce combat. A 42 euros le prix de rachat de l'électricité nucléaire d'EDF, la marge brute que Poweo devait dégager était insuffisante pour justifier son activité globale. Alors, le fournisseur alternatif coté sur Alternext a préféré suivre l’adage « l’union fait la force » pour ne pas connaître un funeste dessein…