Free a plus que joué les trouble-fête dans les paysage de la téléphonie mobile. Les clients des trois opérateurs historiques, Orange, Bouygues Télécom et SFR ont cédé aux offres alléchantes de la filiale mobile d’Iilad. Cette dernière aurait déjà conquis de 1,5 à 2,2 millions de clients sur un parc français qui compte plus de 60 millions d'abonnés. Même si Free Mobile enchaîne couacs sur couacs. En dépit de ces pépins techniques, le mal est déjà fait, la filiale mobile de Vivendi s’attend à deux années compliquées alors que le groupe entreprend un vaste plan de restructuration pour sa filiale SFR...
Esser débarqué
La profitabilité de SFR devrait se détériorer en 2012, l’EBITDA est attendu en baisse de 12 à 15% à la fin de l'année en cours. Alors pour limiter la casse, Franck Esser a été débarqué de SFR. Jean Bernard Lévy va reprendre le manche « en direct », charge à lui de redresser la barre. C’est que les perspectives 2012 sont plutôt sombres pour Vivendi : le résultat net ajusté de Vivendi sur l'ensemble de l'année en cours est attendu à plus de 2,5 milliards d'euros, après une année 2011 qualifié de « record » par le président Jean-Bernard Lévy à 2,952 milliards d’euros.
Coupon coupé
Free aura donc fait très mal pour le groupe de télécommunications. L'opérateur a perdu 208.000 abonnés entre le premier janvier et le 29 février 2012, alors, Vivendi a décidé d’abaisser la rémunération des actionnaires : le dividende versé en 2012 sera de 1 euro, contre 1,40 euro en 2011. Comme pour France Telecom, Vivendi a dû sacrifier son coupon au nom du maintien de la solidité de son bilan. En plus de ce dividende de 1 euro, Vivendi a annoncé qu'il verserait, une action gratuite pour 30 détenues et qu'il prévoyait, à partir de 2012, une distribution en numéraire « d'environ 45% à 55% » du résultat ajusté.
Deux années de vaches maigres
C’est que le groupe s'attend à faire face à deux exercices difficiles, à cause du durcissement de la concurrence dans la téléphonie mobile en France et au Maroc. Dans l'hexagone, Vivendi estime que « le régulateur, l'Etat et l'opérateur historique » ont offert des conditions « excessivement favorables » à Free Mobile pour lui dérouler le tapis rouge. SFR devra donc contraint « réexaminer très attentivement tant ses offres commerciales que ses coûts » autrement dit de s’aligner sur la toute nouvelle concurrence.
« Le lancement commercial d'un quatrième opérateur mobile a pour conséquence une refonte significative des tarifs des formules Carrées et Red, qui va peser sur le chiffre d'affaires et les marges de SFR. De façon à en minimiser l'impact, SFR met en place un programme de reengineering de ses processus » explique Vivendi. Alors, il faudra patienter jusqu’en 2014 pour observer à un retour de la croissance des profits. … Et c’est cette sombre perspective qui a surpris, mais qui avait surtout déçu les investisseurs.
Le Marché n’avait pas manqué de sanctionner le dossier, le titre Vivendi ayant décroché de 16,40% dans les jours qui sont suivi la publication annuelle du groupe de télécommunications. Un repli du titre qui semble être exagéré même si les deux années qui vont suivre seront difficiles pour le groupe Vivendi. Avec un PER de 6,71, le dossier peut être conservé en portefeuille pour le moyen terme.
