Si toutes les mesures exceptionnelles prises par la BCE sont temporaires, il serait prématuré d’évoquer une stratégie de sortie de crise
Mario Draghi a adopté un ton plutôt accommodant pour souligner que la performance économique de la zone euro resterait minée par des incertitudes alors que l'inflation restera supérieure à 2% en 2012, avec des risques haussiers. A court terme, l’inflation se situe à 2,6% contre 2,7% lors de la réunion de la BCE, avant de repasser sous la barre des 2% début 2013.Il y a donc des pressions inflationnistes à court terme en raison de la hausse du cout de l’énergie et en particulier de l’or noir mais pas à moyen terme.
Si l'économie de la zone euro devrait se redresser graduellement en 2012, les perspectives économiques restent sujettes à l’incertitude et aux risques baissiers alors que la récession se profile dans certains pays de la zone euro. Les tensions sur le marché de la dette souveraine qui reviennent sur le devant de la scène aujourd’hui pourraient d’ailleurs freiner la croissance. Madrid a vu son 10 ans bondir à 5,65%, alors que le CDS espagnol retrouvait son plus haut depuis le 28 novembre, à 457 points, le budget d’austérité dévoilé par Madrid ne suffisant pas à calmer l'inquiétude des investisseurs face à l'endettement du pays. Si toutes les mesures exceptionnelles prises par la BCE sont temporaires, il serait donc prématuré d’évoquer une stratégie de sortie de crise.
Quant au secteur bancaire, les banques doivent continuer de renforcer leur fonds propres. Par ailleurs, rien n'indique que les banques de la zone euro sont accros au financement de la BCE, faisant référence aux deux opérations de refinancement à trois ans qui se sont traduites par l'injection de plus de 1.000 milliards d'euros dans le système financier. « Les estimations actuelles ne prennent pas en compte les effets du 2ème LTRO, car il est encore trop tôt pour observer les effets positifs « d’ où le constat selon lequel les PME n’ont pas accès plus facilement aux prêts bancaires car « il faut du temps pour que les liquidités arrivent jusqu’aux PME ».
Enfin, Draghi appelle tous les gouvernements de la zone euro à accélérer les réformes structurelles, afin d’encourager la compétitivité en mettant l’accent sur les réformes du marché du travail jugées essentielles.