Les tensions ne sont pas très fortes mais la dynamique semble enclenchée. Depuis maintenant 5 séances, les taux français ne cessent de s’écarter du bund allemand, la valeur refuge qui sert de référence. Ce mardi, le rendement obligataire à 10 ans français franchit la ligne rouge des 3 %, alors que parallèlement, le spread, c’est-à-dire l’écart de la prime de risque entre la France et l’Allemagne s'élève à 130 points de base, au plus haut depuis le 19 janvier.
Un mouvement qui s’explique notamment par le regain d’aversion au risque qui pousse les investisseurs à se réfugier vers les valeurs jugées les plus sures, tels que le Bund allemand dont le rendement s’inscrit d’ailleurs en baisse à 1,69%
Mais ces soubresauts sur le marché obligataire européen reflète avant tout le regain d'inquiétudes des marchés au sujet de la zone euro dans la mesure où les pays jugés les plus fragiles économiquement sont sous pression.
Ainsi, l'Espagne, qui a raté une émission de dette mercredi dernier et a reconnu être dans une situation « extrêmement difficile », voit son taux à 10 ans renouer avec les niveaux de fin novembre 2011, soit 5,84%, tout comme son « spread », qui s'élève à 414 points de base. Un sursaut de défiance de la part des marchés qui fait tache d’huile en s’étendant à l’Italie dont le rendement à 10 ans s’inscrit à 5,52%. La place milanaise est d’ailleurs en forte baisse, avec un repli de 2,15% tandis que Madrid abandonne 1,26. A Paris, le CAC redonne 1,24%.