Mercredi 25 avril

Après avoir gagné plus de 5% dans les premiers échanges pour s’emparer de la tête du CAC40, Peugeot progresse plus que de 2,80% à 9,2 euros alors que le constructeur automobile a publié des ventes trimestrielles en baisse mais elles ressortent légèrement au dessus des attentes des analystes de la place.

Le groupe PSA Peugeot Citroën a fait état d’un chiffre d'affaires du groupe en baisse de 7% à 14,3 milliards d'euros sur les trois premiers mois de l’année 2012. Mais c’est toutefois mieux que prévu, les analystes qui anticipaient une mauvaise passe pour le groupe, étaient plus pessimistes et tablaient sur des ventes à hauteur de 13,9 milliards d’euros. Toutefois, le premier constructeur automobile français, numéro deux européen constructeur rappelle que la base de comparaison loin d’être à son avantage puisque les ventes du premier tiers de l’année 2011 avaient été dopées par la hausse des immatriculations liées à la fin des primes à la casse.

Mais l’arrêt de cette « perfusion étatique » ne doit en rien occulter que le groupe a fait les frais d’un environnement économique morose en Europe. Il explique qu’il a « rencontré sur le premier trimestre un environnement concurrentiel toujours difficile en raison d'une pression sur les prix identique à celle du 4e trimestre 2011, et de l'Europe du Sud en forte dégradation qui impactent défavorablement le mix pays ». Un contexte morose qui « devrait perdurer sur le premier semestre ».

Dans le détail, c’est la division automobile, cœur de métier du groupe qui a le plus souffert au premier trimestre. Son chiffre d’affaires d'affaires a chuté de 14% à 9,72 milliards d'euros après avoir déjà connu une année 2011 plus que sombre avec un résultat opérationnel qui était dans le rouge.

Les ventes mondiales de PSA en volume ont baissé de 14,2% à 790.100 unités à cause de l'Europe, où PSA réalisait encore 58% de ses ventes en 2011, de l'Amérique latine où le marché est confronté à un ralentissement, et de l'Iran où les difficultés de financement consécutives au renforcement des sanctions internationales ont contribué à faire baisser de 8,1% les ventes de voitures Peugeot en pièces détachées. PSA, qui a annoncé en février une alliance avec l'américain General Motors et augmenté en mars son capital d'un milliard d'euros dans le cadre de ce partenariat, a également confirmé son objectif de réduire significativement sa dette cette année et celui de ramener ses stocks à 61 jours fin 2012.

A contrario, Banque PSA Finance, se porte plutôt bien avec un chiffre d’affaires en hausse de 6% à 496 millions d’euros. Mais c’est Faurecia qui tient le haut du pavé dans le groupe PSA dont il détient 57,4% de l’équipementier automobile. Lundi dernier, la filiale de Peugeot avait fait état d’une hausse de 8,4% de son chiffre d’affaires à 4,297 milliards d’euros grâce au dynamisme de ses activités en Amérique du Nord et en Chine.

Pour l'année 2012, Peugeot maintient inchangée l'hypothèse d'un repli des marchés automobiles de l'ordre de 5% en Europe, et de l'ordre de 10% en France. Hors Europe, le groupe s'attend à une croissance de l'ordre de 7% du marché chinois, de l'ordre de 6% en Amérique Latine et de l'ordre de 5% en Russie. Mais l’objectif premier du groupe est d’abaisser significativement son lourd endettement, une dette liée tout d’abord la situation difficile du marché européen, mais aussi au remboursement du prêt de 2 milliards accordé au groupe par l'Etat français en 2008.

Lors de la présentation des résultats du groupe, Peugeot avait annoncé que 2012 devrait être marquée par un désendettement significatif, grâce en particulier à la cession d’actifs. En effet, au 31 décembre la dette nette des activités industrielles et commerciales ressortait à 3.36 milliards d’euros soit une forte détérioration par rapport à 2010 ou elle ne se situait qu’à 1,24 milliard d’euros. Ainsi, Peugeot confirme son objectif de désendettement significatif, grâce à la contribution du plan de réduction des coûts et de management du cash, des cessions d'actifs et du lancement de nouveaux modèles. Le groupe a récemment annoncé la vente de son siège social à Paris pour 245.5 millions d’euros à un fonds québécois pour en devenir locataire avec un loyer annuel estimé à 17 millions d’euros. Déjà début, février la vente de Citer (location de véhicules) avait déjà permis de récupérer 440 millions d’euros. D’autres transactions devraient être annoncées dans le 2e semestre avec une seconde tranche de cession d’actifs immobiliers et une ouverture du capital de Gefco (logistique automobile).

L’actualité sur Peugeot a été riche ces derniers mois avec commercialement, la sortie de la 208 mais aussi sur le front financier. Le rapprochement avec General Motors puis l’augmentation de capital d’un milliard d’euros, qui a été réalisée dans la foulée en mars dernier ont été des fenêtres idéales pour les opérateurs en manque d’arbitrage. En parlant d’arbitrages, le dossier a été massacré pour toucher un plus bas historique de 8,55 euros mardi, proche du prix de la récente augmentation de capital de 1 milliard d'euros. Avec des immatriculations qui loin d’être au beau fixe en France depuis quelques trimestres, la marque au Lion est donc en première ligne pour subir les foudres des opérateurs. Depuis l’été dernier, le titre a fondu de plus de 60 % et de 24% depuis le 1er janvier 2012. Pour l’heure, c’est la pire performance de l’indice vedette parisien. Un dossier tellement massacré, qu’il ne pèse plus que 3,25 milliards d'euros de capitalisation en bourse de Paris ce qui en fait la plus petite capitalisation boursière du CAC40 juste derrière Alcatel-Lucent (3,4 milliards d’euro) et très loin de Total, le ténor du CAC40 et ses 85 milliards d’euros. Ainsi, cette valeur est considérée comme une valeur à la casse, avec un PER dérisoire à 3,92x les bénéfices attendus pour 2012, soit l’une des plus basses valorisations du secteur. D'autant plus que la société est valorisée seulement…0,10 fois son chiffre d’affaires estimé pour 2012... Il n'est pas sur que la forte volatilité sur le dossier ne va pas s'arrêter en si bon chemin avec un dossier qui se traite sous la valeur de ses actifs net...

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