Après avoir terminé le mois de mai en baisse de 6,2% en mai, l’indice parisien a tenté de faire table rase du passé en progressant de 0,38% à 3 028 points dans les premiers échanges de ce premier jour du mois de juin. Mais son effort a été vain, rattrapé par des indicateurs décevants publiés ce matin en Europe. Le CAC 40 ploie sous ce flot de mauvaises nouvelles et se voit renvoyé sous les 3 000 points à 2 990 points. L'activité dans le secteur manufacturier en zone euro a en effet enregistré sa plus forte contraction en près de trois ans au mois de mai, plombée par la crise de la dette et un repli des nouvelles commandes. L'indice PMI manufacturier définitif a reculé à 45,1, contre 45 en première estimation et 45,9 en avril, renouant avec ses plus bas niveaux de juin 2009. Pour enfoncer le clou, le taux de chômage de la zone euro atteint un niveau historique à….11% ! Des chiffres désastreux qui sont le pur reflet d’une crise de la dette en zone euro qui s’éternise et surtout s’aggrave… Il faudra toujours composer avec cette énorme épine dans le pied de l’Europe, avec son lot de rebondissements quotidiens… Le dernier en date, un article de presse du 'Wall Street Journal’, aussitôt démenti par le Fonds monétaire international, qui évoquait une possible aide de l’argentier international à l'Espagne alors que le pays reste empêtré dans une grave crise bancaire. D’autant plus que quelques 100 milliards d’euros de capitaux ont fui le pays au premier trimestre, selon le Financial Times, qui cite des données publiées par la Banque d’Espagne. Par ailleurs, les craintes ne sont plus focalisées sur l’Europe, mais aussi sur les Etats-Unis mais aussi en Chine, les investisseurs étant inquiets d’un ralentissement de ces deux économies notamment après la publication ce matin d’un indice PMI chinois d'activité manufacturière de 50,3, après 53,3 en avril et 52 attendu par les marchés. Bref, ce premier jour de juin risque d’être mouvementé sur les marchés avec une tendance qui sera tributaire d’une batterie d’indicateurs économiques qui seront publiés de part et d’autre de l’Atlantique. La prudence sera donc de mise dans l’attente de l’ISM manufacturier américain mais surtout du surveillé rapport mensuel sur l’emploi aux Etats-Unis alors que les précédents indicateurs publiés la veille (ADP) n’étaient guère fameux.
Les banques évoluent en ordre dispersé : BNP Paribas progresse de 1,85% à 26,20 euros, Société Générale gagne 0,72% à 16,17 euros, tandis que Crédit Agricole reste à l’équilibre à 2,891 euros.
EDF avance de 0,83% à 15,11 euros après une chute de 17,7% sur les trois derniers mois.
Tandis qu’STMicroelectronics lâche 3,76% à 3,964 euros, signant ainsi la plus forte baisse de l’indice vedette parisien.
A contrario, les valeurs automobiles sont pénalisées par le recul de 16,1% des immatriculations de voitures neuves en France le mois dernier. Michelin abandonne 3,25% à 45,71 euros, Renault est en baisse de 2,32% à 33,10 euros, Peugeot de 2,09% à 7,809 euros.
Les valeurs du luxe creusent leurs pertes après l’annonce d’un nouveau séisme au Japon. LVMH se replie de 2,18 % à 116,80 euros et PPR de 1,48% à 113,30.
Hors CAC40, Neopost plie de 3,40% à 40,61 euros. Le spécialiste des salles de courrier a fait état d’une progression de 5,9% de son chiffre d’affaires à 248 millions d’euros au premier trimestre, conformément aux prévisions. Le groupe confirme viser pour l’ensemble de l’exercice une marge opérationnelle quasi stable à 25,5% du chiffre d’affaires et une croissance de 2% de ses facturations hors effets de change.
Sur le marché des changes, l’euro est sous pression et pointe en direction des 1,23 à 1,232 face au dollar et cède 0,56% à 96,29 face au yen. La monnaie unique reste chahutée après les dernières nouvelles sur le front économique européen. Le billet vert perd 0,20 % à 78,155 face à la monnaie nipponne. Le brent glisse sous les 100 dollars pour la première fois depuis octobre 2011 à 99,94 alors que des statistiques moroses sur l'activité manufacturière en Chine et en Europe ont généré de nouvelles craintes d'une contraction de la demande mondiale d'or noir. Le WTI cède pour sa part 1,66% à 85,08 dollars. Le métal jaune ne remplit plus son rôle de valeur refuge en cédant 0,62% à 1 550 dollars l’once.