Paris à un nouveau plus bas annuel. Un scénario tant redouté par les opérateurs et qui s’est bien produit…. Le CAC 40 est tombé violemment sous les 3 000 points à 2 950 points sur une chute de 2,21%. Après une tentative de rebond dans les premiers échanges, elle a été aussitôt avortée sous le flot de mauvaises nouvelles publiées ces dernières heures… Les dernières en date, les très mauvais chiffres de l'emploi américain pour le mois de mai. Les créations d'emplois aux Etats-Unis ont en effet fortement ralenti au mois de mai, ce qui donne une petite indication quant à un ralentissement de l’économie outre-Altlantique. Seuls 69 000 emplois non-agricoles ont été créés le mois dernier, la plus faible progression depuis le début de l'année alors que 155 000 unités étaient attendues par les économistes. Le taux de chômage est lui aussi ressorti supérieur aux anticipations du Marché à 8,2% au mois de mai conte 8,1% attendu. Pour ne rien arranger, l’activité manufacturière aux Etats-Unis a reculé plus que prévu à 53,5 au mois de mai alors qu’il était attendu à 53,9 après 54,8 en avril. Deux signes avant coureurs d’un ralentissement de l’économie mondiale. En Europe, même topo l'activité dans le secteur manufacturier en zone euro a en effet enregistré sa plus forte contraction en près de trois ans au mois de mai, plombée par la crise de la dette et un repli des nouvelles commandes. L'indice PMI manufacturier définitif a reculé à 45,1, contre 45 en première estimation et 45,9 en avril, renouant avec ses plus bas niveaux de juin 2009. Pour enfoncer le clou, le taux de chômage de la zone euro atteint un niveau historique à….11% ! Des chiffres désastreux qui sont le pur reflet d’une crise de la dette en zone euro qui s’éternise et surtout s’aggrave… Il faudra toujours composer avec cette énorme épine dans le pied de l’Europe, avec son lot de rebondissements quotidiens… Le dernier en date, un article de presse du 'Wall Street Journal’, aussitôt démenti par le Fonds monétaire international, qui évoquait une possible aide de l’argentier international à l'Espagne alors que le pays reste empêtré dans une grave crise bancaire. D’autant plus que quelques 100 milliards d’euros de capitaux ont fui le pays au premier trimestre, selon le Financial Times, qui cite des données publiées par la Banque d’Espagne. Par ailleurs, les craintes ne sont plus focalisées sur l’Europe mais aussi sur la Chine, les investisseurs étant inquiets d’un ralentissement de ces deux économies notamment après la publication ce matin d’un indice PMI chinois d'activité manufacturière de 50,3, après 53,3 en avril et 52 attendu par les marchés. Alors dans ce contexte les opérateurs se sont littéralement précipités sur les emprunts d’Etats allemands et américains, considérés comme les seuls actifs sûrs en cette période de temps orageux sur les marchés ! Le rendement du bon du trésor américain à 10 ans est tombé à 1,517%, un niveau record tandis que celui du Bund allemand de même échéance a touché 1,529%, du jamais vu ! Bref, ce premier jour de juin, comme redouté dès le matin ; a bel et bien été mouvementé sur les marchés…
Les banques évoluent en ordre dispersé : Natixis progresse de 1,17% à 1,812 euros, BNP Paribas de 0,72% à 25,91 euros, Société Générale perd 0,59% à 15,97 euros, tandis que Crédit Agricole redonne 0,35% à 2,882 euros.
Les valeurs du luxe plongent après l’annonce d’un nouveau séisme au Japon. LVMH se replie de 5,65 % à 112,65 euros et termine en queue de CAC et suivi de PPR qui redonne 3,48% à 111 euros.
Et les autres grandes cycliques sont également sous pression après une batterie de statistiques négatives en provenance de Chine, d’Europe et des Etats-Unis. ArcelorMittal lâche 2,68% à 10,875 euros, Saint-Gobain 2,71% à 27,845 euros, Alstom perd 0,51% à 23,375 euros et Lafarge 1,82% à 29,20 euros
Les valeurs automobiles limitent leur pertes malgré par le recul de 16,1% des immatriculations de voitures neuves en France le mois dernier. Michelin est en baisse de 1,59% à 46,50 euros, Peugeot de 1,86% à 7,826 euros tandis que Renault termine à l’équilibre à 33,87 euros.
Hors CAC40, Neopost plie de 3,32% à 40,605 euros. Le spécialiste des salles de courrier a fait état d’une progression de 5,9% de son chiffre d’affaires à 248 millions d’euros au premier trimestre, conformément aux prévisions. Le groupe confirme viser pour l’ensemble de l’exercice une marge opérationnelle quasi stable à 25,5% du chiffre d’affaires et une croissance de 2% de ses facturations hors effets de change.
Sur le marché des changes, l’euro rebondit sur les 1,24 après avoir touché un plus bas en séance à 1,228 face au dollar et grapille 0,11% à 96,946 face au yen. Le billet vert perd 0,22 % à 78,144 face à la monnaie nipponne. Le brent s’éloigne des 100 dollars pour la première fois depuis octobre 2011 à 98,50 (-3,07%) alors que des statistiques moroses sur l'activité manufacturière en Chine et en Europe et aux Etats-Unis ont généré de nouvelles craintes d'une contraction de la demande mondiale d'or noir. Le WTI plonge de 3,69% à 83,33 dollars. Le métal jaune profite de cette aversion au risque pour rebondir sur les 1 600 dollars à 1 611,50 dollars l’once à la faveur d’un rebond de 3,30%.